Le prince Moulay Hicham fait de parler de lui. Et pas seulement de la façon qu’il souhaite. Ses casseroles font du bruit ici et dans l’Hexagone. Le dernier scandale en date vient d’être révélé par un blog hébergé par le site Mediapart.fr. Intitulé "L’évasion fiscale, sport favori du prince Moulay Hicham en Suisse", l’article nous apprend que Moulay Hicham serait l’un des gros clients d’un cabinet d’affaires helvétique spécialisé dans le conseil pour échapper au fisc. Clarence Peter, avocat d’affaires genevois spécialiste du private equity, gère ainsi l’immense fortune de ce client et a participé, par conséquent, à la réalisation des plus importants projets du prince Moulay Hicham, dont, par exemple, la création de sa fondation au Liechtenstein ou l’étrange pisciculture aux Emirats arabes unis. Des investissements pour le moins burlesques, souvent, révélant le caractère capricieux de celui que le journaliste de Mediapart, Roland Alphand, qualifie de "piètre businessman" qui "recherche avant tout des moyens de faire des affaires logées dans des paradis fiscaux".
L’auteur de l’article cite un litige familial relatif à 93 hectares dans la région de Rabat où le prince déclare une valeur inférieure à la valeur actuelle du foncier pour ne pas payer le dû à l'Etat. L'autre moitié de l'article est consacrée à la tentative de rachat par le prince du Journal hebdomadaire en 2006, moyennant une capitalisation de 10 millions d'euros, toujours à travers l'avocat d'affaires de Genève Peter Clarence. "Rendez-vous est pris à Genève dans les locaux du fameux cabinet Python & Peter. Là, l’avocat Clarence Peter reçoit le trio Aboubakr Jamaï, Ali Amar et l’assureur Fadel Iraki. Il leur propose une entrée au capital du prince pour les sortir de l’ornière. Le montage qu’il imagine est destiné à camoufler une participation de Moulay Hicham. 10 millions d’euros sont posés sur la table".
Quelques jours plus tard, le prince revoit, à Paris, le trio pour finaliser son entrée dans le capital du Journal Hebdomadaire, moyennant une mise de la somme colossale de 10 millions d’euros. Les échanges sont tendus et Jamai et Iraki quittent la table pour laisser à Ali Amar, un habitué des sommes à plusieurs zéros, aboutir les négociations avec Moulay Hicham. "Moulay Hicham a alors proposé à Ali Amar de revoir l’avocat Clarence Peter pour l’ouverture d’un compte off-shore au Crédit Agricole des Savoie à Annemasse sur la frontière franco-suisse pour le dépôt de l’argent en liquide". Nom de code de l’opération : "Jus d’orange". L’auteur de l’article conclut que l’opération "Jus d’orange" finira par tomber à l’eau, le prince ayant fait marche arrière à la dernière minute "ayant bien compris qu’il ne pourrait pas davantage profiter d’un journal déjà moribond".