Le drame de la femme médecin, chef du service de diabétologie pédiatrique qu'elle a elle-même mise en place, à l'hôpital Avicennes de Rabat, grièvement blessée, il y a de cela deux mois, par un chauffard alors qu'elle marchait dans une rue de Rabat, a été abordé jeudi à Rabat lors de la célébration de la Journée de l'ONU sur les Objectifs du millénaire pour le développement (OMD).
"Amina Ballafrej, professeur en médecine, qui était sur le point d'inaugurer le premier centre de diabétologie pédiatrique du Maroc, se trouve actuellement dans le coma dans un hôpital parisien après avoir été fauchée dans une rue de Rabat par un chauffard insouciant", a déclaré Abdelaziz Bennani, président de l'Association Ribat El Fath devant une assistance médusée. "Le fléau des accidents au Maroc est devenu un scandale. Nous appelons tous à la mobilisation pour arrêter ces drames", a rajouté Bennani qui avait à ses côtés Bruno Pouezat, Coordinateur des Nations unies au Maroc.
Indignation
Amina Ballafrej est la fille de l'ancien résistant et membre de l'armée de libération Ahmed Ballafrej. Après son accident, sa famille a lancé une pétition qui a recueilli auprès du réseau citoyen mondial Avaaz plus de 11.000 signatures jusqu'à présent. Dans un document, Sara, la fille de la victime s'indigne du fait qu'après l'accident, "l'agresseur en question a été immédiatement pris en charge", pendant que sa mère "a d'abord été abandonnée sur le trottoir avant d'être emmenée et enregistrée sous X (!) aux urgences de l’hôpital Avicennes dans une salle dite de déchoquage, sans réelle prise en charge pendant plusieurs heures". Sara condamne le fait que le "responsable de l'accident est libre et qu'aucun juge n'a été chargé d'appliquer la loi", appelant à ce qu'une "enquête exemplaire soit menée pour que justice soit faite".