Elle avait 16 ans et toute la vie devant elle. Victime d’un viol collectif, Nassima s’est suicidée par pendaison, le 23 mai dernier après avoir appris la libération de ses bourreaux.
Les faits remontent au mois de janvier 2016, nous apprend une source associative, qui vient de se saisir de cette affaire.
Nassima, alors étudiante, est kidnappée à place Arssat Al Maache à Marrakech par un groupe de quatre jeunes âgés de 20 à 23 ans puis séquestrée à Sidi Moussa, à 15 km de la ville ocre. Elle est sauvagement violée et torturée avant d’être relâchée.
La mère de Nassima porte plainte en présentant un certificat médical témoignant des sévices subis par sa fille. Contrairement à toute attente, le 21 mars 2016 précisément, la Cour d’appel de la ville décide d'innocenter les quatre individus mis en cause.
Ce qui aggrava l’état de santé de la victime et la plongea dans une dépression encore plus profonde. Nassima a tenté de mettre fin à ses jours à trois reprises. La première en tentant de se jeter d’un toit, la deuxième en avalant de l’eau de javel, et la troisième, qui lui fut fatale, par pendaison.
La jeune femme avait été suivie par une psychologue dans la "Maison de l’Enfant" de Marrakech suite à ses deux premières tentatives de suicide, sans résultat.
Aujourd’hui, des ONG montent au créneau pour que justice soit rendue.
"C’est un crime des plus abominables que nous avons eu à traiter au sein de l’association. Il est impératif que les responsables soient punis de leurs actes", s’insurge Omar Arbib, un responsable au sein de l’association dans une déclaration à le360.
L’AMDH adresse une lettre au ministre d’Etat chargé des droits de l’homme, au ministre de la Justice et au procureur général du Roi près la Cour de cassation et demande la réouverture d’une enquête, le respect de la loi, le durcissement des sanctions dans toutes les affaires liées au viol, et le suivi psychologique et social des victimes.