Marrakech a clôturé 2022 sur les chapeaux de roue avec une économie locale qui reprend du poil de la bête. Mais ce regain d’activité détonne avec l’état de salubrité déplorable des quartiers «branchés» de la ville et la dégradation avancée de son infrastructure. Pour les opérateurs économiques installés dans la cité ocre, qui croient, a priori, à la moitié du verre plein, difficile de surmonter une telle injonction contradictoire.
Comme nous l’avions rapporté à maintes reprises, la dégradation de l’espace public à Marrakech prend moult formes: passages piétons inexistants, trottoirs impraticables du fait de revêtements défectueux, et une présence massive des deux roues sur les espaces réservés aux piétons.
Mais un phénomène en particulier est sans cesse pointé du doigt par les Marrakchis, à savoir la persistance des parkings sauvages de motos. Et c’est à Guéliz, l’un des quartiers les plus importants de la ville où la présence des piétons est plus dense, que le phénomène bat son plein. Ici, l'utilisation des trottoirs pour le stationnement des deux-roues est un problème courant.
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Sollicitées à mainte reprise à ce sujet par les commerçants et les riverains, les autorités locales proposent une solution qui ne fait pas l’unanimité. Situés autrefois en pleine avenue Mohammed V, l’une des artères les plus fréquentées, ces espaces de stationnement improvisés pour les deux roues ont été délocalisés dans des rues limitrophes comme la rue Liberté et la rue Tarik Ibn Ziad.
«Sauf que délocaliser le même problème d’une rue à une autre n’est pas une solution pour veiller à ce que les espaces publics soient utilisés de manière appropriée», soutient Abdelkrim, un jeune propriétaire qui gère un fast-food et qui s’inquiète pour l’ouverture prochaine de son store.
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En tout état de cause, la délocalisation des parkings sauvages de motos a suscité la grogne des opérateurs économiques de ces quartiers. Dans une plainte adressée à la commune de Marrakech, le collectif des commerçants de la rue de Liberté dénonce «le stationnement abusif des motos dont l’installation est susceptible de causer un réel préjudice au développement et à l’image du quartier».