Deux médecins ont été arrêtés, à deux semaines d’intervalle, par la police judiciaire de Marrakech pour avoir délivré des certificats de maladie à des personnes qui se portaient bien, pourtant.
Ainsi, rapporte le quotidien Al Akhbar dans son édition du week-end des 8 et 9 octobre, un médecin du secteur privé officiant dans la ville ocre a été interpellé après avoir remis ces faux certificats de complaisance, à une personne qui ne présentait aucun signe de maladie. Un autre médecin a été arrêté, deux semaines auparavant, pour avoir également délivré un certificat qui a été versé dans un dossier se rapportant à une affaire judiciaire en cours.
Jeudi dernier, suite à une plainte déposée par un certain Mourad K., le médecin Mustapha A. et un autre individu, Jamal F.A ont été arrêtés. Selon les éléments de l’enquête de la police judiciaire de Marrakech, le médecin a délivré à ce dernier trois certificats portant respectivement une durée incapacité de 60, 90 et 40 jours. Ces trois certificats ont été utilisés dans une affaire l’opposant au plaignant devant la justice dans le but de retarder le déroulement du procès.
Excédé de voir son adversaire se pavaner en bonne santé et, ce qui plus est, se présenter devant le même tribunal pour d’autres affaires, le plaignant a décidé de confondre le médecin pour démontrer la falsification et, donc, la nullité des certificats produits devant le tribunal. Il s’est donc rendu chez ce généraliste et contre une somme de 400 DH, s’est fait établir et délivrer un certificat portant sur une incapacité de 50 jours pour une maladie qu’il n’avait pas. Il a présenté le certificat, ainsi que sa plainte, devant le Parquet qui ordonné l’arrestation du médecin, Mustapha A.
Ce qui est encore plus curieux dans cette affaire, c’est que les trois certificats produits par Jamal F.A et signés par ce docteur portent des dates proches. Le premier a été délivré le 27 mai 2016, le second le 5 juillet 2016, c’est-à-dire avant l’expiration de la durée d’incapacité de 60 jours, inscrite sur le premier. Le troisième certificat, de 90 jours, porte la date du 23 septembre dernier. Pourtant, malgré ce cas avéré de faux et usage de faux, cette personne n’a pas été inquiétée par la police.
Ce qui n’est pas le cas dans l’autre dossier où le second médecin, A.K, a été interpellé. Dans cette affaire, le médecin et le bénéficiaire des certificats ont tous deux été arrêtés, ainsi qu’un intermédiaire. Cette interpellation intervient après une plainte déposée auprès du Parquet par un vendeur ambulant mettant en cause la véracité des certificats en question. Là encore, le plaignant s’est présenté devant le médecin, en concertation avec la police, et a demandé un certificat médical portant une incapacité de 60 jours. Ce qu’il a pu obtenir contre la somme de 1.000 DH.