Alors que les organisateurs de la marche syndicale, du dimanche 6 avril, annoncent la participation de 300.000 personnes, la presse à paraître, ce lundi, semble, pour sa part, divisée sur le nombre des manifestants et la portée de l’évènement. Akhbar Al Yaoum estime, dans son édition à paraître lundi 7 avril, que le manque d'enthousiasme qui a marqué la marche syndicale nationale, est un point de plus pour le chef de gouvernement. Le quotidien affirme que le nombre des manifestants ne dépassait pas les 15.000, alors que les autorités estiment leur nombre à 7.000. Le journal rapporte que des slogans anti-gouvernement, ont été scandés et que les manifestants ont appelé à l’augmentation des salaires, et à la préservation des acquis syndicaux.
Autre son de cloche sur les colonnes de L'Economiste. Sous le titre "Syndicats: La colère de retour", le quotidien constate que "les militants ont répondu massivement à l'appel des centrales pour faire pression sur l"équipe de Benkirane". Et de préciser que "le bras de fer engagé entre les syndicats et le gouvernement s'est confirmé lors de la marché organisée, dimanche, par l'UMT, la FDT et la CDT". De son côté, Assabah voit en cette marche, un entrainement pour le rendez-vous du 1e mai, citant le secrétaire général de l’UMT, Miloudi Moukharik "ceci n’est que le début, il y a encore beaucoup à donner", dans le cas où le gouvernement ne réagirait pas au cahier revendicatif de la classe ouvrière.
Le jeu des chiffres
Pour sa part, Annass rapporte que le nombre de ceux qui ont pris part à la marche est estimé à des milliers. " Des citoyens qui ont manifesté contre le gouvernement islamiste". Dans une déclaration au journal, Noubir Amaoui, SG de la CDT, affirme que "le chef du gouvernement peut aller se promener, ce gouvernement n’a aucune légitimité". Le journal Al Khabar avance que "les syndicats ont perdu leur rapport de force face au gouvernement". Au moment où les syndicats annonçaient que le nombre des participants à la marche de dimanche a atteint 300.000, d’autres sources notamment gouvernementales affirmaient que le nombre n’a pas dépassé 10.000. Une guerre qui ne se terninera pas de sitôt. Mis à part les chiffres, il faut mentionner que la marche s’est passée dans la sérénité et dans un esprit de civisme, puisque aucun incident n’a été enregistré. De plus, l'évènement a été une occasion, pour ceux qui n'ont pas de tribunes, pour faire entendre leurs voix et exprimer leur mal être.