Logements sociaux: vers la fin des exonérations fiscales?

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Revue de presseKiosque360. En lieu et place des exonérations fiscales, le ministère de l’Habitat souhaiterait introduire des aides directes aux ménages nécessiteux, pour leur faciliter l’accès aux logements sociaux.

Le 29/01/2019 à 19h30

Les exonérations fiscales accordées aux promoteurs immobiliers, pour les encourager à développer des programmes de logements sociaux, pourraient bientôt disparaître. Elles devraient, du moins, être sensiblement revues. C’est en tout cas ce que laisse entendre le ministre de l’Aménagement du territoire national, de l’urbanisme, de l’habitat et de la politique de la ville, Abdelahad Fassi-Fihri, dans une longue interview publiée par à Al Massae dans son numéro du mercredi 30 janvier.

Le ministre annonce, en effet, que son département étudie, dans le cadre de la préparation des assises de la fiscalité qui se tiendront en mai prochain, la suppression de ces subventions et leur remplacement par une aide directe aux ménages nécessiteux. Et cette décision, à en croire le ministre, n’est pas du fait de l’échec de l’initiative étatique en elle-même, mais surtout du fait que le système de subvention semble essoufflé. D’ailleurs, le ministre ne manque pas de rappeler que, globalement, le programme de promotion du logement social a été une réussite, avec une production de logements supérieure à celle initialement prévue. 

Mais il s'agit, aujourd’hui, de tenir compte de certaines problématiques. Ainsi, il y a surabondance de l’offre en logements dans certaines régions, alors que d’autres souffrent d’un manque malgré une forte demande. Le département de tutelle espère donc faire passer un nouveau dispositif de soutien ciblant directement les ménages, de manière à renforcer le pouvoir d’achat de ceux qui en ont le plus besoin.

Dans cet entretien accordé à Al Massae, le ministre a également été interrogé sur «l’échec» du programme Villes sans bidonvilles. Pour le responsable gouvernemental, il ne faudrait surtout pas renier ce qui a été réalisé à ce niveau depuis le lancement de cette initiative, en 2004. Son département compte, au contraire, capitaliser là-dessus pour résoudre définitivement le problème. Et, à ce propos, Abdelahad Fassi-Fihri semble avoir conscience du fait que le phénomène des bidonvilles ne peut être résolu définitivement sans une action urgente des différents départements concernés. Il le reconnaît clairement dans son intervention, où il évoque les problèmes rencontrés. En effet, pour les pouvoirs publics, l’une des entraves majeures à l’atteinte des objectifs initiaux est l’augmentation de la population des bénéficiaires de relogement initialement recensée et celle que l’on retrouve sur le terrain lorsqu’on passe à l’action. A ce jour, le nombre de bénéficiaires a d’ailleurs déjà dépassé la population initiale, alors même que les bidonvilles n'ont pas été complètement éradiqués. C’est pourquoi, selon le ministre, il faudrait une action urgente pour éviter de se retrouver avec de «nouveaux bénéficiaires» et lutter contre certaines pratiques immorales qui ont rendu la résolution de cette problématique impossible par le passé.

Par Fayza Senhaji
Le 29/01/2019 à 19h30