Une délégation d’investisseurs et d’hommes d’affaires de Fuerteventura, conduite par la maire de La Oliva, a rencontré le wali de Laâyoune le 12 mai pour relancer les discussions sur la réactivation de la ligne maritime Tarfaya-Canaries. Les deux parties ont réaffirmé l’importance stratégique de cette connexion pour dynamiser les échanges commerciaux et renforcer la complémentarité économique entre le Sud marocain et l’archipel espagnol, rapporte Al Akhbar du jeudi 15 mai.
Pourtant, malgré des préparatifs achevés depuis des mois côté marocain, le projet reste en suspens. Un groupe d’intérêt économique canarien multiplie depuis des mois les actions pour entraver la relance. Mobilisations publiques, campagnes médiatiques alarmistes et allégations fantaisistes – risques sanitaires exagérés, prétendues menaces pour la navigation – ont été déployées pour influencer l’opinion.
En février, un sit-in organisé à Puerto del Rosario a cristallisé ces résistances, tandis que l’association agricole Asaga Canarias Asaja lançait une offensive médiatique, dénonçant une «concurrence déloyale» des produits marocains. Des arguments perçus comme hypocrites par les partisans du projet, qui soulignent les bénéfices mutuels d’une telle ligne.
La dynamique positive née des récentes négociations maroco-espagnoles semblait pourtant avoir levé les derniers blocages, relaie Al Akhbar. Le ministère marocain du Transport avait officiellement confirmé son engagement par écrit aux autorités canariennes, et une réunion technique en présence de Gustavo Santana, vice-ministre espagnol des Infrastructures, avait précisé les modalités opérationnelles: fréquence des traversées, infrastructures portuaires à Tarfaya, cadre douanier.
Reste que l’influence des lobbies agricoles et du transport aux Canaries, qui craignent d’être évincés par des partenaires marocains plus compétitifs, pèse sur la volonté politique madrilène.




