Le manifeste "nous sommes tous des Hors la loi" a atteint le cap de 10.000 signatures, ce lundi 14 octobre. Cette initiative, qui entend dénoncer "les lois liberticides" du Code pénal et engager "un débat national sur les libertés individuelles", après l'arrestation de la journaliste Hajar Raissouni, le 31 août 2019, pour "avortement" et "relations sexuelles hors mariage" connaît un nouveau développement.
Le mouvement, fondé par les écrivaines Leïla Slimani et Sonia Terrab, initié suite à une tribune suivie d'une pétition, parue le lundi 23 septembre sur le quotidien français Le Monde, puis sur plusieurs médias marocains, compte déposer deux lettres: la première au procureur du Roi près la Cour de cassation, et président du Ministère public, Mohamed Abdennabaoui, et une seconde lettre à la présidente de la HACA (Haute autorité à la communication audiovisuelle), Latifa Akharbach.
Par ces courriers, le mouvement veut inviter le procureur du Roi à suivre une politique publique pénale plus conforme à l'esprit de la Constitution marocaine et de la Déclaration universelle des droits humains, que le royaume a ratifiée, en suspendant immédiatement l'application de ces lois liberticides et arbitraires, et en abandonnant les poursuites et exécutions des peines relatives aux relations sexuelles consentantes, hors des liens du mariage, entre adultes consentants, ainsi que celles concernant l'avortement et l'adultère.
La présidente de l'institution de régulation des médias est, quant à elle, appelée à exiger des responsables des chaînes de télévision à prévoir un créneau dans leur programmation, sur la durée, pour un débat sur les libertés individuelles au Maroc. Ces programmes, demande le mouvement, devront faire intervenir des députés, des acteurs politiques, des représentants de la société civile, des artistes, des intellectuels, de façon à garantir un contenu juste et équilibré, à même de refléter l'évolution générale de la société marocaine.
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Le mouvement, mené par les écrivaines Leïla Slimani et Sonia Terrab, prépare en outre une autre pétition, qui sera quant à elle adressée au Parlement. Le texte de ce document demande l'abrogation de ces lois. "La Constitution nous en offre la possibilité, et nous devons nous en saisir", précisent les rédactrices de la pétition initiale.
Enfin, pour que toutes ces actions aboutissent, le mouvement s'attend avec assurance à ce que plus que Marocain(e)s signent cette pétition.
Enfin, autre nouveauté signalée, le mouvement s'apprête à créer très prochainement une plateforme, qui comportera la liste complète des signataires, avec davantage de détails sur la procédure à suivre afin de soutenir ce projet.