Des révélations sonnantes et trébuchantes qui expliqueraient, en partie, l’attrait dangereux que continue d’exercer la nébuleuse terroriste de Daech sur le commun des jeunes arabes en général, et marocains en particulier. «Les salaires des combattants étrangers de Daach vont de 13 à 26.000 dirhams, sans compter les primes allant jusqu’à 1600 dirhams octroyées à titre d’allocations familles», dévoile ce spécialiste des questions terroristes, Mohamed Ahmed Aouda, cité par Al Ahdate al-Maghribia, dans une enquête fleuve parue dans son édition week-end. En somme, une offre de loin supérieure à celle perçue par les «locaux», syriens et irakiens compris, établie à 4.000 dirhams, révèle la même source. «Compte tenu de leur statut d’immigrés, et du fait qu’ils ont quitté leur pays pour défendre l’Etat islamique, les combattants étrangers sont grassement payés», certifie la même source. Un traitement de faveur sur la base du seul statut d’ «immigré», le critère de «nationalité» n’entrant pas en ligne de compte. «Une fois intégrés au sein de l’Etat islamique, les combattants sont censés se comporter en dehors de toute distinction d’ethnie ou de nationalité», explique l’expert en questions terroristes. «Ils deviennent des citoyens de l’Etat islamique, les considérations identitaires et ethniques s’effacent automatiquement au profit du citoyen moujahid, appartenant à la grande Oumma islamique avec comme seul modèle référentiel le calife Abou Bakr al-Baghdadi», clarifie l’expert.
Cham al-Islam, un «émirat marocain» en Syrie!Les Marocains de Daach feraient une dérogation à la règle imposée par l’«Etat islamique». On en veut pour exemple (et preuve) l’organisation de nombre d’entre eux dans la phalange dite « Cham al-Islam », fondée par l’ex-détenu de Guantanamo, Brahim Benchekroun (décédé en avril 2014, suite à une bataille avec l’armée de Bachar Al Assad), et dont le successeur n’est autre que Mohamed El Mehdi Khallou, ex-pilier de la cellule terroriste d’Ansar El Mehdi, démantelée en 2006 par les services nationaux. Rappelez-vous : Le36O avait pour la première fois révélé l’identité de ce nouvel émir de «Cham al-Islam», Mehdi Khellou, ex-militaire ayant intégré, en 2005, la cellule terroriste d’Ansar El Mehdi, démantelée en 2006 lors d’un spectaculaire coup de filet à Salé, véritable QG des salafistes ultra-radicaux. Emprisonné, puis gracié, cet ancien soldat, après une brève reconversion dans la vente des téléphones portables, au quartier Errahma (point noir de Salé), se paiera un aller simple vers la Syrie pour rallier «Cham al-Islam» de Benchekroun, qui répondait de son vivant au nom d’ «Abou Ahmed al-Maghribi». Cette phalange, qui s’activait à la périphérie de la région de Lattaquié, nord de la Syrie, comprenait, sous le mandat de Benchekroun, pas moins de 120 combattants marocains. Un nombre qui sera réduit presque de moitié, 80 membres ayant péri dans des affrontements avec les soldats de l’armée syrienne. Mehdi Khellou avait survécu à ces combats, mais non sans séquelles. Selon les sources du LE360, l’ancien habitant de Salé s’en serait sorti avec une grave blessure au niveau de son œil droit.Autant de revers qui ont amené les Marocains de «Cham al-Islam » à «se diluer» au sein d’autres phalanges de «l’Etat islamique», non sans espoir, comme le précisent les sources du LE360, de retourner dans leur pays d’origine. Un vœu qui risque de ne jamais se réaliser, vu le renforcement du dispositif sécuritaire et de l’arsenal juridique antiterroriste.