Le gouvernement doit-il se préparer à faire face à une nouvelle grogne des pharmaciens? Ces derniers sont en tout cas sur les nerfs. Environ 250 d’entre eux comparaissent devant les tribunaux, asphyxiés par les crédits, au point d’avoir émis des chèques sans provision à des laboratoires pharmaceutiques qu’ils accusent de distribuer des médicaments trop coûteux, rapporte le quotidien Al Massae dans son édition du mercredi 1er juillet.
Une source contactée par le journal arabophone révèle que des pharmaciens menacés de faillite se sont ainsi regroupés pour mieux se défendre face aux lobbies pharmaceutiques. Provenant de dix villes du royaume, ils ont constitué un nouveau syndicat dont l’objectif est de défendre les intérêts des pharmaciens de proximité. Le comité préparatoire du nouveau syndicat fustige également le comportement de certains distributeurs peu soucieux de la déontologie.
La principale cible des pharmaciens en colère n’est autre que le lobby pharmaceutique. Les fabricants de médicaments sont ainsi accusés de détourner les stocks de médicaments destinés au Sahara, moins chers car subventionnés, aux autres territoires du Maroc. Ces mêmes entreprises obligent des pharmaciens à s’approvisionner en médicaments hors de prix, en leur accordant des crédits en contrepartie de chèques de garantie. Cette nouvelle affaire ne risque pas de passer inaperçue. Peut-être une nouvelle bataille à mener pour le ministre de la santé, El Houcine El Ouardi.