La tension est repartie de plus belle dans les grandes écoles de formation d’ingénieurs, à Rabat, après une année et demie d’enseignement à distance. Les étudiants de l’institut agronomique et vétérinaire Hassan II, de l’institut national des postes et des télécommunications, ainsi que de celui des statistiques et de l’économie appliquée, réclament la poursuite de leurs cours en présentiel. Ils appellent à bénéficier de tous les cours, des travaux pratiques et des recherches durant toutes les années de formation.
Le quotidien Al Akhbar rapporte, dans son édition du jeudi 10 juin, que le président des étudiants de l’institut agronomique et vétérinaire Hassan II, Salim Tazi, a déclaré que les diplômes d’ingénieur et de vétérinaire avaient perdu de leur valeur après une formation à distance de près de deux ans. Il est vrai, ajoute-t-il, que cette situation était acceptable quand la crise épidémiologique faisait rage au début de son déclenchement.
Mais, poursuit-il, il est insensé que l’on continue à nous imposer l’enseignement à distance après les allègements progressifs des restrictions sanitaires avec l’ouverture des cinémas, des salles de sport et des piscines publiques. Ce qui est encore plus aberrant, poursuit Salim Tazi, c’est que l’on a «ouvert les cités universitaires privées de Madinat Al Irfane, qui se trouve pourtant à quelques mètres de notre institut, tandis que l’on continue à fermer les campus universitaires des grandes écoles. Une discrimination injustifiée et incompréhensible qui porte atteinte au principe de l’égalité des chances dans la formation».
Le quotidien Al Akhbar rapporte que Salim Tazi évoque avec étonnement le même paradoxe, quand il révèle que l’institut agronomique et vétérinaire Hassan II est devenu un espace ouvert à tout le monde sauf à ses étudiants, avec la reprise des recherches dans les laboratoires. Tout ceci se passe, enchaîne-t-il, alors que la direction de l’institut continue à afficher de l‘indifférence envers le bureau des étudiants avec lequel elle refuse de se réunir malgré ses multiples demandes. Il est impossible de former des cadres et des compétences qui enrichissent le marché du travail et rehaussent le niveau du secteur agricole en privant les ingénieurs et les techniciens des travaux pratiques pendant leur formation, conclut le même intervenant.