Les «chouwafates» finalement vaincues par le coronavirus

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Revue de presseKiosque360. Avec la crise sanitaire, nos chiromanciennes ou «chouwafates» ont perdu une grande partie de leur clientèle et pratiquement tous leurs revenus. Leur métier est en péril. Les détails dans cette revue de presse tirée du quotidien Assabah.

Le 11/02/2022 à 20h46

Voilà un domaine qui a beaucoup souffert à cause de la crise sanitaire. Le coronavirus a presque fait disparaître les chiromanciennes, nos traditionnelles «chouwafates». La plupart ont dû fermer boutique. Le reste croule sous la crise financière. Leurs détracteurs ont profité de l’occasion pour les chasser de leur quartier. D’après le quotidien Assabah, qui rapporte l’information dans son édition du week-end des 12 et 13 février, ces derniers ont d’ailleurs tout fait pour les chasser de leur quartier, mais en vain.

Ils ont beau déposer des plaintes auprès des autorités et monter les habitants contre elles, sans résultat. Et voici qu’en deux ans, la pandémie leur a porté un coup fatal. Elles vivent aujourd’hui, explique le quotidien, une crise financière incomparable. Alors qu’avant la crise sanitaire, elles pouvaient engranger facilement jusqu’à 10.000 dirhams de recettes par jour, aujourd’hui, leurs revenus quotidiens ne dépassent guère les 700 dirhams.

La moitié de cette somme est reversée aux jeunes du quartier qui assurent leur protection.

Oui, explique le quotidien, pour pouvoir exercer avec un minimum de quiétude, il faut bien une protection permanente. S’installer dans un quartier populaire, louer une maison ou tout simplement une chambre et exercer publiquement leur métier les expose à la vindicte des islamistes, surtout les plus radicaux, précise Assabah. D’où la nécessité d’une protection.

Des jeunes, la vingtaine entamée, interrogés par le quotidien, affirment qu’ils offrent, en effet, leur service de protection aussi bien aux «chouwafates» installées dans leur quartier que pour leurs clientes qui sont le plus souvent victimes de harcèlement sexuel. Ils se font payer tantôt en nature, en drogue et psychotrope, tantôt en cash, environ 600 dirhams par jour. Ils se chargent également de faire taire les détracteurs de ces dernières.

Paradoxalement, relève le quotidien, ce sont ces mêmes «chouwafates» qui ont pâti le plus de la fermeture de l’espace aérien marocain en raison de la pandémie. Et pour cause, leurs clientes les plus généreuses, les plus assidues et les moins exigeantes se recrutent parmi les MRE, principalement celles qui sont installées dans les pays du Golfe. Ce sont de loin les plus demandeuses en amulettes et autres gris-gris.

Parmi les autres clientes, non moins généreuses d’ailleurs, et qui ont aussi disparu lors de cette crise, les barmaids. Ces dernières, explique le quotidien, avaient besoin des talismans des «chouwafates» non pas pour conquérir le cœur des hommes, mais plutôt la poche des clients des bars et autres établissements de nuit dans lesquels elles travaillent.

Par Amyne Asmlal
Le 11/02/2022 à 20h46