C’est un rapport détaillé que vient de divulguer la direction générale des collectivités territoriales du ministère de l’Intérieur, rapport qui concerne l’ensemble des conseils communaux, provinciaux, préfectoraux et régionaux du pays. Une cartographie sur laquelle est revenue la presse du mercredi 8 novembre, qui s'intéresse particulièrement au volet «Niveau d’étude des conseillers des collectivités territoriales».
Selon le quotidien Al Akhbar de ce mercredi, l’enquête du département d’Abdelouafi Laftit a ratissé large, puisqu’elle a englobé tous les élus locaux issus des élections communales et régionales du 4 septembre 2015. Le journal se dit scandalisé d’y découvrir que 4.739 élus (dont 3.369 hommes et 1.370 femmes) n’ont jamais fréquenté l’école, ni moderne, ni traditionnelle. Le ministère de l’Intérieur ajoute que, parmi cette armée d’analphabètes, 1.579 conseillers n’ont jamais exercé la moindre fonction.
Si ce sont les communes rurales qui sont essentiellement touchées de plein fouet par ce phénomène, il n’en demeure pas moins que les conseils provinciaux et préfectoraux des grandes villes recèlent 53 conseillers analphabètes. Même les nouveaux conseils régionaux n’en sont pas exempts, puisque 7 conseillers sans le moindre niveau d’étude y siègent.
Pour sa part, Al Ahdath Al Maghribia, dans son édition du 8 novembre, ajoute que ce rapport a recensé 8.792 conseillers communaux, 212 provinciaux et préfectoraux et 44 régionaux dont le niveau de scolarité n’a pas dépassé le cycle primaire. Alors qu’ils sont seulement 7.871 conseillers communaux, seuls 637 provinciaux et préfectoraux et 460 régionaux ont décroché un diplôme universitaire, un chiffre sensiblement égal à celui des conseillers ayant un niveau secondaire, soit respectivement 7.426, 1.835 et 443.
Par catégories, Al Akhbar rapporte que ce sont les fonctionnaires (4.862) et les fellahs (4.553) qui forment le gros de l’ensemble des élus locaux, suivis des artisans, professions libérales, enseignants, commerçants. Les jeunes conseillers de moins de 25 ans ne sont, en tout et pour tout, que 6 dans les 1.503 collectivités, dont plus de la moitié sont gérées par le PAM (358), l’Istiqlal (232) et le RNI (230). Et ce, au moment où les plus de 55 ans sont représentés par 685 élus, rien que dans les conseils préfectoraux et régionaux.