La Chambre criminelle près le tribunal de première instance de Fès a rendu son verdict, jeudi 19 février, dans l’affaire du voleur et violeur en série des femmes, condamnant le "monstre de Fès" à 20 ans de prison ferme. De lourdes charges pesaient sur le prédateur sexuel, âgé de 65 ans, notamment viol, dépucelage, enlèvement, séquestration, violence, torture, vol qualifié avec circonstances aggravantes, et coups et blessures, rapporte Akhbar Al Yaoum dans son édition du week-end 21-22 février.
Egalement surnommé "violeur des femmes", le psychopathe a été condamné, dans une seconde affaire civile, à verser 220.000 dirhams au profit de trois victimes dont une conseillère communale du Parti authenticité et modernité (PAM) à Sefrou, sachant que les femmes s’étaient constituées partie civile.
Quant à la complice du mis en cause, qui rabattait les victimes, elle a écopé d’une année pour participation à l’enlèvement, la séquestration et le dépucelage d’une des victimes, employée dans une usine de textile. Proie également du serial violeur, elle avait quitté la prison locale de Ain Kadous après avoir purgé sa peine. Lors de son interrogatoire, elle a prétendu avoir été victime du bourreau qui, selon ses dires, l’obligeait, sous la menace, à attirer les filles particulièrement les employées des usines.
Revenant sur l’audience finale, la publication écrit que l’avocat tunisien de la défense, commis d’office, a tenté de plaider la démence pour réduire la peine de son client, mais le juge a rejeté la demande. Qui plus est, poursuit le quotidien, l’accusé a clamé son innocence, arguant que toutes ses victimes étaient consentantes et ont été même payées contre les services sexuelles rendues.
A l’écoute de cette déclaration, les victimes, âgées entre 16 et 45 ans, se sont mises à hurler et leurs avocats ont aussitôt interjeté appel pour aggraver la condamnation. Cette audience a été de même marquée par une confrontation directe entre certaines des victimes et leur violeur, la majorité n’ayant pas pu revoir leur bourreau et revivre le calvaire une seconde fois.
Détaillant le modus operandi du violeur, le journal explique que le "khattaf", chauffeur clandestin, offrait ses services pour un prix moins cher que le taxi, mais qu’à mi-chemin et dans un terrain vague, il s’arrêtait pour frapper ses victimes, les menacer, les violer puis les dépouiller de leurs biens.
D’après le journal, les répercussions de ces viols ont, certes, détruit psychiquement et psychologiquement ces femmes, de même que certains foyers. Akhbar Al Yaoum relate à ce propos qu’un employé du tribunal a appris par pur hasard que sa femme faisait partie des victimes et a aussitôt divorcé.