A l’occasion de la fête des mères célébrée le 29 mai, l’actrice et influenceuse marocaine, Fati Jamali, a diffusé sur son compte Instagram une photo d’elle en compagnie de son fils, ainsi qu’un post poignant dans lequel elle partage avec sa communauté de followers les aléas de son quotidien de mère divorcée.
En l’occurrence, la jeune femme, séparée du père de son enfant, a poussé un véritable coup de gueule dénonçant notamment le fait qu’une mère divorcée, au Maroc, ne puisse pas faire la demande d’un passeport pour son enfant sans l’autorisation du père.
En effet au Maroc, comme stipulé sur le site du ministère de l’Intérieur, il revient au représentant légal du mineur de déposer la demande de délivrance de passeport, soit en général le père. Or, d’une part «le père demeure le représentant légal de ses enfants mineurs même après le divorce», et d’autre part, «la garde des enfants mineurs ne confère pas à la mère la qualité de représentant légal de ses enfants».
De ce fait, l’accord du père est nécessaire pour établir un passeport pour un enfant mineur. Et en cas de refus du père, la mère doit alors obtenir une décision du juge compétent pour pouvoir demander la délivrance de ce document de transport à ses enfants.
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C’est de cette situation précise que s’offusque l’actrice qui a laissé libre cours à sa rage dans un post édifiant. «La mère n’a pas besoin d’une journée pour qu’on lui écrive une phrase sur les réseaux sociaux, la femme et la mère ont besoin qu'on leur donne les plus basiques de leurs droits. Elles ont besoin d’égalité, celle dont j’entendais parler, mais qui malheureusement n’existe pas», ainsi écrit l’actrice sur son compte Instagram.
Et de dénoncer le fait qu’en tant que mère, elle «n’a pas le droit de faire la demande d’une carte nationale ou d’un passeport pour son fils sous prétexte que je suis une femme, alors qu’un homme peut en disposer sans l’autorisation de la mère».
«Où est l’égalité?», interroge-t-elle soulignant le fait que le prétexte brandi pour justifier cette loi est «que la femme peut s’enfuir avec ses enfants». Mais «combien d’hommes se sont enfuis avec leurs enfants en laissant la mère au bord de la folie?», poursuit-elle avec véhémence.
Fati Jamali précise être pour «l’égalité des droits qui donne au père ce qui est donné à la mère». Une revendication partagée par de très nombreuses Marocaines, lesquelles se retrouvent dans l’appel de l’actrice qui estime que c’est elle, en tant que mère, qui a vécu les souffrances de la grossesse, de l’accouchement, de l’allaitement, que c’est elle qui a la tutelle de son fils et qui «travaille pour le faire vivre, comme beaucoup d’autres mères marocaines qui assument leur foyer et élèvent leurs enfants».
La jeune femme en a ensuite appelé au ministre de la Justice, Abdellatif Ouahbi, clamant que depuis plusieurs mois son fils est sans-papiers et qu’elle doit désormais faire des allers-retours dans les tribunaux.
Et de conclure que son problème est très simple «en comparaison à ceux auxquels sont confrontées d’autres mères sous prétexte qu’elles sont des femmes dans une société d’hommes», mais que ce qui est très difficile à vivre, c’est de s’occuper «de toutes les tâches au quotidien, de se considérer comme forte pour au final se sentir inutile sur cette terre».