A l’approche des fêtes religieuses, on assiste à une augmentation sensible du nombre de mendiants, qui harcèlent, non sans une certaine agressivité, les citoyens et les touristes dans les lieux publics et aux terrasses des cafés et des restaurants. Un phénomène qui ne cesse de prendre de l’ampleur partout au Maroc, rapporte Al Akhbar du week end 1er et 2 juin.
Bien que l’État a adopté des lois contre la mendicité et pris la décision d’accorder une aide directe au profit de plus de trois millions de familles démunies, les passants continuent d’être importunés par une «armée» de mendiants souvent accompagnés d’enfants et de bébés. Des scènes désolantes qui suscitent tantôt la compassion, tantôt la colère face à l’exploitation d’enfants parfois handicapés.
Face à cette situation, les pouvoirs publics ne font rien. A part quelques campagnes sporadiques, les autorités ont été incapables de mettre fin à ce phénomène. Ce qui est encore plus grave, c’est que la mendicité a désormais gagné le monde virtuel. La mendicité électronique a ainsi franchi toutes les lignes rouges et piétiné toutes les valeurs pour gagner l’argent de l’AdSense sur YouTube.
La palme de l’ignominie, relaie Al Akhbar, revient à une tiktokeuse surnommée Sara, qui a filmé l’agonie d’une vieille dame après avoir honteusement exploité sa fragilité mentale et physique. Personne n’ose intervenir pour mettre fin à cette aliénation électronique qui s’apparente à du trafic d’êtres humains.
Il est temps que les pouvoirs publics prennent le problème à bras-le-corps, à l’heure où toutes les institutions sont à pied d’œuvre pour organiser la coupe du monde de football 2030. Cette mendicité ternit l’image de notre pays. Un fléau multidimensionnel qui nécessite des mesures sociales, sécuritaires, judiciaires et éducatives.