Z.L., ancien directeur général d’Al Omrane dans la région de l’Oriental, a été placé en détention à la prison locale de Bourkaiz, dans la province de Moulay Yacoub, avec le directeur financier de l’entreprise, d’un ingénieur et de deux gérants ayant bénéficié des marchés publics de la société.
C’est Al Akhbar qui rapporte l’information dans son édition du vendredi 17 janvier, expliquant que l’ancien directeur et ses complices ont été déférés par le procureur général près de la Cour d’appel de Fès pour des accusations de détournement et dissipation de fonds publics, falsification de documents administratifs et usage de faux, exclusion de concurrents par des moyens frauduleux, abus de pouvoir et prise d’intérêts illicites. Ces mêmes accusations ont été portées contre le gérant d’une société, Abdelaziz M., tandis qu’un autre prévenu est poursuivi pour participation à la dissipation de fonds publics, falsification de documents administratifs et usage de faux. De son côté, le directeur financier du promoteur immobilier est accusé de dissipation de fonds publics.
D’après les détails de l’affaire dont se fait écho Al Akhbar, les investigations menées par la Brigade régionale de la police judiciaire de Fès ont révélé des soupçons de détournement. Le journal évoque plus de 412 millions de dirhams qui auraient été dilapidés, tandis que les détournements présumés porteraient sur plus de 198 millions de dirhams. La même source ajoute qu’une mission d’inspection diligentée par la holding Al Omrane avait estimé les pertes à plus de 610 millions de dirhams du compte dédié aux opérations des administrations publiques, dont le libellé est «MOD».
Toujours d’après le quotidien arabophone, l’ancien directeur avait conclu plusieurs accords avec des administrations et des collectivités territoriales pour la réalisation de divers projets d’infrastructure. Ces administrations avaient versé d’importantes sommes d’argent à la société, mais l’ancien directeur général, dans l’exercice de ses fonctions, aurait dépensé une partie des fonds alloués à ces projets de manière non conforme.
Plus précisément, souligne Al Akhbar, le rapport de la mission d’inspection a révélé qu’il avait dissipé des fonds publics en s’engageant dans des projets sans rentabilité. Il aurait également transféré des montants financiers à un club de football sous forme d’avances sur deux projets de logements destinés à l’équipe, bien que les travaux de ces projets ne soient pas achevés. Le même document cite aussi des paiements effectués pour plusieurs marchés sans aucun fondement contractuel, notamment avec la commune de Nador, ainsi que l’acquisition de parcelles de terrain en collaboration avec des institutions publiques via une gestion déléguée en utilisant et en débloquant des crédits affectés à des projets d’infrastructure depuis le compte MOD.
Autre opération frauduleuse: la conclusion d’un partenariat avec l’un des autres accusés portant sur l’aménagement d’un foncier, dont 40% des gains reviendraient à ce dernier. Il aurait également fait bénéficier la même personne d’un «paiement» depuis le même compte en dehors de tout cadre légal.