"La santé a besoin d’un traitement de choc". Le titre à la Une de Les Eco de ce jeudi 4 juillet en dit long sur l’état de santé du secteur. A l’issue des deuxièmes assises de la santé, tenues à Marrakech, la presse fait le bilan. Pour le quotidien économique, "le secteur de la santé a besoin de solutions innovantes et d’une vision à long terme étalée sur 30 à 40 ans". Selon le ministre de tutelle, Houssein El Ouardi, "la gestion du secteur doit se faire loin des calculs politiques étriqués".
De l’avis de son collègue au PPS et au gouvernement, Abdelouahed Souhail, ministre de l’Emploi et de la formation professionnelle, cité par Al Bayane -quotidien du parti-, "l’aboutissement des politiques publiques dans le secteur de la santé est largement tributaire de la disponibilité de ressources humaines suffisantes et hautement qualifiées". Souhail estime également que "les politiques publiques doivent tenir compte de l’évolution des besoins des populations en la matière", mettant en avant la volonté politique de haut niveau pour réaliser ces objectifs", poursuit le quotidien francophone du PPS.
Néanmoins, ces assises étaient, affirme Souhail sur les colonnes de Les Eco, "une étape importante dans le processus de consultation et de concertation visant à engager un débat national sur la santé". Pari réussi, les débats de ces trois jours ont permis de "faire une évaluation des acquis dans la perspective de l’élaboration d’une charte nationale", poursuit le journal.
Il y a urgence !
Autant dire que ces assises tombaient à pic puisqu’elles ont coïncidé avec la présentation de la "nouvelle stratégie pour la région MENA" de la Banque mondiale. Celle-ci, révélée par L’Economiste, repose sur les principes directeurs de l’équité et de la recevabilité. Globalement, "le document montre que les gouvernements des pays de la région n’affectent en moyenne que 8% des budgets nationaux à la santé contre 17% dans les pays de l’OCDE". Au Maroc, "plus de la moitié de l’ensemble des dépenses de santé sont privées, ce qui limite considérablement l’accès aux soins pour des pauvres, des personnes non assurées et des ruraux", lit-on sur le quotidien.
Il y a donc urgence ! La santé va mal et les premiers secours sont insuffisants. Reste à savoir si tous les professionnels de la santé vont s'inscrire dans une démarche constructive visant la mise en place d'une charte nationale. A en juger par le boycott des assises par plusieurs représentants des corps professionnels, El Ouardi a du pain sur la planche pour fédérer l'ensemble des acteurs du secteur.