Justice: La peine de mort pour le gang de l’autoroute de Marrakech-Agadir

DR

Revue de presseKiosque360. Deux individus, membres d’un gang qui détroussait les usagers du tronçon autoroutier Marrakech-Agadir, ont été condamnés à la peine capitale. Lors de l’un de leurs assauts, ils avaient en effet provoqué la mort d’un automobiliste. Récit.

Le 02/09/2015 à 23h10

La Cour d’appel de Marrakech a condamné, mardi dernier, deux individus à la peine de mort pour leur implication dans de graves actes criminels ayant débouché sur la mort d’un automobiliste, sur le tronçon de l’autoroute reliant la ville ocre à Agadir. D'après Assabah, qui rapporte l'affaire en Une de sa livraison de ce jeudi 3 septembre, les deux compères sévissaient sur l’autoroute au niveau de la commune de Sidi El Mokhtar, et ce selon un modus operandi des plus basiques: ils plaçaient une grosse pierre au milieu de la route et, quand les automobilistes ralentissaient, ils passaient à l’acte pour les détrousser, armés de coutelas. Sauf que l’un de leurs assauts s’est soldé par la mort de l’une des victimes qui, en voulant ralentir, a fait plusieurs tonneaux qui lui ont coûté la vie. C’est d’ailleurs ce drame qui a poussé les services de sécurité à redoubler d’efforts pour arrêter les deux individus.

Dans son réquisitoire, le représentant du Parquet a évoqué des circonstances aggravantes en démontrant que les deux assassins étaient conscients du danger dans lequel ils mettaient les automobilistes en plaçant de tels obstacles sur l’autoroute. Et, pour ne rien arranger, les deux accusés ont admis devant la Cour avoir effectué des dizaines de raids du genre sur ce tronçon autoroutier, de même qu’ils ont admis avoir fait usage d’armes blanches contre les usagers qui refusaient d’obtempérer.

Un nouveau verdict, une vieille polémique

Assabah rapporte que le verdict de la Cour d’appel de Marrakech a été accueilli avec beaucoup de satisfaction par les membres de la famille de la victime qui ont demandé à ce que la sentence soit exécutée. Dans les milieux de la défense des Droits de l’Homme et, surtout, des abolitionnistes, ce jugement risque cependant d'encore faire jaser. Alors que la sentence de mort n’est plus exécutée depuis 1993 (avec le commissaire Tabet), continuer à prononcer de telles peines paraît contradictoire. Le Maroc observe une sorte de moratoire non écrit et, aux niveaux national et international, des voix s’élèvent pour le pousser à rejoindre le camp des pays abolitionnistes. Cet appel ne manquera pas d'être à nouveau lancé, d'autant qu'on est à quelques semaines du 10 octobre, journée internationale contre la peine de mort.

Par Abdeladim Lyoussi
Le 02/09/2015 à 23h10