Justice: 57 ans de prison pour les membres de la cellule terroriste d'Ourika

Un gardien à la prison d'El-Arjate près de la capitale Rabat, le 26 mai 2021.

Un gardien à la prison d'El-Arjate près de la capitale Rabat, le 26 mai 2021. . FADEL SENNA / AFP

Revue de presseKiosque360. Les cinq membres de la cellule ont été condamnés à des peines de prison ferme allant de 4 à 15 ans. Ils ont été reconnus coupables de formation d’une bande terroriste, projection d’actes terroristes et tentative de fabrication d’engins explosifs entre autres crimes.

Le 26/11/2021 à 20h17

«Abou Hafsa», c'est ainsi qu'il se fait appeler, le chef de la cellule terroriste démantelée en juin 2019 à Ourika, dans la région de Marrakech, vient d’écoper d’une peine de 15 ans de prison ferme. Ses deux lieutenants ont également été condamnés par la Chambre criminelle chargée des affaires de terrorisme près l'annexe de la Cour d'appel à Salé à la même peine, soit 15 ans de réclusion ferme.

Un autre membre de la cellule, un proche de l’émir de l’organisation, étudiant de son état, a été condamné, lors du même procès, à 8 ans de prison ferme, rapporte le quotidien Assabah dans son édition du week-end des 27 et 28 novembre.

Selon la même source, le procès des membres de cette cellule, qui a pris fin jeudi dernier, a également abouti à la condamnation d’un cinquième membre de l’organisation à quatre ans de prison ferme, pour ne pas avoir dénoncé le complot terroriste. La cellule terroriste, qui était sur le point de passer à l’acte au moment de sa neutralisation par le BCIJ, avait projeté de rééditer l’attentat de 2018 qui avait coûté la vie à deux touristes scandinaves à Imlil. Dans le cas de la cellule d’Ourika, il s’est avéré qu’elle était bien plus préparée. Son chef, assure le quotidien, a déjà effectué deux essais sur un engin explosif artisanal.

Il a réalisé ces expériences dans son domicile dans la campagne d’Ourika, précise Assabah, et a utilisé plusieurs produits explosifs. Il a observé un intervalle de quatre mois entre les deux essais. Manifestement, souligne le quotidien, il a fait montre d’un savoir avéré dans la fabrication de ce genre d’artifices. Il a tout appris à distance, explique le quotidien, à l’aide du matériel didactique téléchargé sur internet. Sur les documents et les vidéos que les services de sécurité ont trouvés chez lui, tout est expliqué sur la fabrication d’engins explosif artisanaux, depuis les ingrédients, pour la plupart très communs et donc trouvables facilement, jusqu’au mode opératoire.

Entre autres cibles des attentats projetés, une chiromancienne déclarée apostat, un soldat pour être «à la solde du régime» et deux auxiliaires de l’autorité pour avoir dénoncé des jihadistes. Bien sûr, les projets de la cellule terroriste vont bien au delà. Ils voulaient également s’attaquer aux mausolées et autres tombeaux de saints considérés comme des lieux d’apostasie, aux touristes étrangers, aux restaurants, boîtes de nuit et autres établissements touristiques ainsi qu’aux sites emblématiques et très fréquentés de la ville de Marrakech, comme Jamaâ El Fna. Dans ce cas précis, ils avaient projeté un attentat sur la place mythique à l’aide d’une moto piégée actionnée à distance, rappelle le quotidien.

La cellule terroriste était déjà dans les radars des services de sécurité lorsque ses membres ont commencé à faire l’apologie du terrorisme et de Daech, souligne Assabah. Ils ont également commencé à fréquenter des sites internet sur lesquels on poste des documents et des enregistrements sur la manière de fabriquer des engins explosifs.

C’est le chef de la cellule, couturier de son métier, qui a été arrêté le premier, ensuite son proche, l’étudiant universitaire inscrit en études islamiques, et, plus tard, les trois autres membres de la cellule, un menuisier, un tôlier et un aide-commerçant. Ils ont ensuite été transférés dans les locaux du BCIJ à Salé pour les besoins d’enquête.

Par Amyne Asmlal
Le 26/11/2021 à 20h17