Intellectuels, politiques, artistes, sportifs… Ils ont tiré leur révérence en 2019

Feue Amina Rachid.

Feue Amina Rachid. . DR

L'année 2019 a été marquée par la disparition de plusieurs personnalités marocaines qui ont contribué au rayonnement du pays. Ces intellectuels, hommes politiques, sportifs et artistes ont leur nom à jamais gravé en lettres d’or dans l'histoire du royaume.

Le 30/12/2019 à 16h48

Dans le domaine politique, l’ancien ministre et ex-ambassadeur Badreddine Senoussi est décédé le 5 décembre dernier à l’âge de 86 ans. Le défunt avait occupé plusieurs hauts postes, dont celui de directeur du Cabinet royal sous le règne de feu Hassan II. Badreddine Senoussi avait aussi été nommé ambassadeur auprès de plusieurs pays et a été plusieurs fois ministre, en plus d'avoir accompli un certain nombre de missions parlementaires et d'avoir été élu en tant que président de la municipalité de Youssoufia.

Les anciens journalistes de l’agence Maghreb Arabe Presse (MAP), El Saïd Bendriss, Abderrahmane Kassou, Mokhtar Gariout, Ahmed Bounajma, se sont éteints respectivement le 27 octobre, le 9 octobre, le 26 juin et le 29 mai derniers. 

Dans le domaine des arts, l'acteur marocain Abdellah Amrani a rendu l'âme le 14 mai 2019 à l'âge de 78 ans après avoir livré bataille contre une longue maladie. Icône du grand et du petit écran marocain, ce natif de Marrakech avait rejoint la troupe du Théâtre national qui regroupait les meilleurs acteurs du Maroc. Feu Abdellah Amrani était connu pour ses rôles dans de nombreux films et sitcoms à succès, dont "Les amis d'hier" (1997), "Taif Nizar" (2002), "La symphonie marocaine" (2006) et "L'orange amère" (2006).

L’acteur Abdelaziz Boualil, plus connu sous son nom de scène, Aziz Maouhoub, est décédé le 3 mars 2019 à l'âge de 81 ans, des suites d’une longue maladie. Le défunt est considéré comme l'une des icônes du cinéma et de la télévision du Maroc. Né à Marrakech le 2 mars 1939, il fut lauréat de l'École des acteurs et du théâtre en 1962. Feu Aziz Maouhoub, qui a contribué à la création du Syndicat national des professionnels du théâtre, a participé à plusieurs œuvres, dont la série "Chajart zawiya" en 2003 et "Khat rajâa" en 2005, en plus d'avoir participé à plusieurs pièces de théâtre. En 2015, il avait été décoré par Sa Majesté le Roi Mohammed VI du Wissam Al Moukafaa Al Watania de deuxième classe (de l'ordre de Commandeur).

L'acteur marocain Mahjoub Raji s'est quant à lui éteint le 18 avril, à l'âge de 79 ans. Né en 1940, le défunt, qui compte parmi les plus anciens acteurs de la scène artistique au Maroc, avait entamé sa carrière très jeune, à travers des représentations thâtrales. Visage emblématique de la télévision marocaine, cet artiste est connu pour ses apparitions dans plusieurs séries télévisées, comme "Men Dar Ldar", "Nsib Lhajj Azzouz" ou des films à succès comme "Lalla Hobbi", "La symphonie marocaine" et "Ali, Rabiaa et les autres". Très apprécié par le public marocain, feu Mahjoub Raji est le premier artiste à avoir présenté aux téléspectateurs marocains des monologues, comme "Lhammam", dès 1980, ou encore "Tberguig", et "Kolha w Halo".

Le chanteur-compositeur Hassan Mégri, membre du célèbre groupe musical des Frères Mégri, est décédé le 14 juillet à l'âge de 77 ans, des suites d'une longue maladie. Né en 1942 à Oujda, Hassan Mégri, avec sa fratrie, composée de Mahmoud, Younès et Jalila, a réussi à donner un nouveau souffle à la chanson marocaine. Homme aux talents artistiques multiples, Hassan Mégri était à la fois auteur, compositeur, interprète, artiste peintre et chercheur assidu dans la calligraphie iconographique persane. Fondateur du Comité national de la musique, le défunt avait été distingué d'une médaille d'or décernée par l'Académie Arts-Sciences-Lettres de Paris et de la "World medal of freedom", que lui avait octroyée The American Biographical Institute.

L'actrice marocaine Amina Rachid est quant à elle décédée le 26 août à l’âge de 83 ans, des suites d’une longue maladie. Cette artiste marocaine, considérée comme l'une des icônes du théâtre, du cinéma et de la télévision du royaume, est née le 11 avril 1936. Elle a entamé sa carrière par le théâtre et la radio nationale au début des années 60. Dès 1955, feue Amina Rachid a fait son entrée dans l'arène du 7e art avec le film "Le médecin malgré lui" du réalisateur français Henry Jacques, une production franco-marocco-égyptienne. Ce film avait été tourné dans le jardins des Oudayas et à Dar Essalam, à Rabat, et avait connu la participation d'un certain nombre de comédiens égyptiens. Amina Rachid avait également participé dans plusieurs films dont les plus célèbres sont "A la recherche du mari de ma femme" de Mohamed Ben Abderrahmane Tazi (1993), "Lalla Houbi" du même réalisateur (1996), "Destin d'une femme" de Hakim Noury (1998), "Elle est diabétique, hypertendue et refuse de crever" du même Hakim Noury (2000) et "Les Anges de Satan" d'Ahmed Boulane (2007).

L'acteur, dramaturge et metteur en scène marocain Mohamed Khaddi est décédé le 2 septembre à Rabat à l'âge de 72 ans, des suites d'une longue maladie. Né à Salé en 1947, le défunt a étudié l'art dramatique à l'Institut supérieur d'art dramatique et d'animation culturelle à Rabat. Il a aussi effectué de nombreux stages au sein du Centre marocain de recherches dramatiques, sous la direction du directeur de la Mission culturelle française à Rabat, René Lefourgue. Le défunt fut membre des troupes nationales du théâtre marocain "Al Maâmora" et du théâtre national Mohammed V. Il a dirigé, jusqu'à récemment, la troupe théâtrale d'Aujourd'hui et de Demain ("Masrah lyaoum wa el ghade"), à Salé.

L’artiste populaire Mohamed Louz a rendu l'âme le 23 octobre à l'âge de 60 ans des suites d'une longue maladie. Feu Mohamed Louz est l’un des fondateurs du célèbre groupe Tagadda, qui a marqué de son empreinte la musique ghiwanie dans les années 70 et 80. L’artiste a entamé sa carrière musicale avec le groupe "Lejwad" avant de rejoindre Tagadda, avec lequel il s’est fait connaître grâce à sa maestria de la pratique de la taârija (le tambourin), puis en fondant son propre groupe de musique, sobrement nommé "Louz".

L'artiste marocain Ahmed Saâri est décédé le 22 septembre à Casablanca à l'âge de 75 ans. L'acteur fait partie de la première génération des dramaturges marocains. Il a commencé sa carrière artistique au théâtre, à un jeune âge, avec une troupe de théâtre marocaine qui comptait de nombreux vétérans des planches. En plus de la richesse de ses activités artistiques sur la scène théâtrale, le défunt a travaillé en tant que professeur de théâtre au Conservatoire municipal de Casablanca, où il a formé de nouvelles générations.

Le monde des affaires a perdu le résistant et homme d'affaires Moulay Messaoud Agouzzal, qui a rendu l'âme le 6 octobre à l'âge de 89 ans. Né en 1930 à Ida Ougnidif, province de Chtouka Ait-Baha, cet autodidacte était un opérateur économique d'envergure, qui a réussi à bâtir, au lendemain de l’indépendance, un conglomérat économique, diversifié et prospère. Dans les années 40, feu Messaoud Agouzzal s'était lancé dans une activité de négoce d’huile d’olive, qui lui avait rapporté beaucoup d’argent, puisqu’en 1956 il avait réussi cet exploit de devenir le premier exportateur d’huile d’olive marocaine en direction de l’Italie. 

Deux décennies plus tard, Moulay Messaoud avait créé les "Huileries de Meknès", puis en 1974, il s'était lancé dans le secteur immobilier, mais sa réelle ascension, il la doit à vague de marocanisation d'entreprises étatiques, au cours de laquelle Messaoud Agouzzal rachète deux fleurons d'alors: les entreprises Chimicolor et Chimilabo. Le nom de Moulay Messaoud Ben Brahim Agouzzal est également lié à la résistance et à la lutte contre l’occupation. Le défunt est également connu pour avoir participé à l'importante logistique qui avait été déployée lors de la Marche verte, en 1976. 

Dans le domaine sportif, l’ancien joueur du Kawkab de Marrakech (KACM)-section football, Abdelkrim Zaidani, connu sous le nom de Krimou, est décédé le 15 février à l'âge de 88 ans. Le nom Abdelkrim Zaidani restera gravé à jamais dans l’histoire du KACM, en tant que joueur qui a contribué au rayonnement du club au niveau national dans les années 50, 60 et 70 aux côtés de footballeurs talentueux tels que Boumaaza, Mhamed Ben Saleh, Moulay Lahcen et Khaldi. Feu Krimou avait brillé avec le KACM de 1958 à 1975, notamment en remportant le premier titre du championnat national (1958), en plus de trois coupes du Trône successives (1963-1964-1965).

L'ancien international et joueur de l’AS FAR des années 60 et 70, Abdellah El Amrani, surnommé Bakha, est décédé le 14 avril à l'âge de 75 ans, des suites d'une longue maladie. Le défunt a participé à plusieurs phases finales de la Coupe d’Afrique avec les Lions de l'Atlas, aux côtés de grandes légendes du football national. Il a également participé, avec l’AS FAR, à plusieurs compétitions nationales et continentales.

Le 30/12/2019 à 16h48