Hydrocarbures: les distributeurs refusent de révéler leurs prix au gouvernement

DR

Revue de presseKiosque360. Les distributeurs d'hydrocarbures refusent de révéler à Lahcen Daoudi les prix qu’ils pratiquent au niveau des stations-service. Or, le ministre chargé des Affaires générales et de la gouvernance veut mettre en place une application pour communiquer les prix aux consommateurs.

Le 02/01/2018 à 21h34

Décidément, les opérateurs du secteur de la distribution des hydrocarbures gardent jalousement leurs informations. Lahcen Daoudi, ministre des Affaires générales et de la gouvernance, leur a pourtant demandé de communiquer à son département les prix pratiqués au niveau des stations-service, pour les besoins d'une application intitulée «Mahataty», destinée à informer les consommateurs.

Dans son édition du mercredi 3 janvier, Assabah affirme que les opérateurs ont prétexté d'un manque de confiance, au vu de la manière dont ces informations sont généralement traitées. Les opérateurs, ajoute le quotidien, craignent la compétitivité, d’autant que le secteur est toujours en cours de libéralisation. Ils n'ont d'ailleurs pas hésité à attirer l’attention de Daoudi quant à l’absence d'un cadre réglementaire les obligeant à communiquer ces informations sensibles.

Citée par le journal, une source professionnelle assure que seule une société de distribution de carburant a répondu à la demande du ministère, à savoir Afriquia. L’entreprise leader du secteur, qui appartient au holding du ministre Aziz Akhannouch, aurait déjà fourni les éléments au ministère. La même source explique à Assabah que le retard du lancement de l’application est également lié au débat politique accompagnant la mission d’information parlementaire sur les prix des hydrocarbures, mission qui poursuit son travail d’enquête en auditionnant les ministres et les hauts responsables.

À ce sujet, le journal Al Ahdath Al Maghribia indique, dans son édition du mercredi 3 janvier, que le président de la mission parlementaire a signalé la programmation de réunions avec le directeur du budget du ministère des Finances, le groupement des pétroliers du Maroc et les représentants des gérants des stations-service. Ces réunions, ajoute le journal, devraient sonner le compte à rebours de la mission parlementaire, puisqu'elles clôtureront les auditions. Les parlementaires passeront ensuite à la phase de rédaction du rapport tant attendu par les Marocains, pour s'enquérir de la réalité des prix dans le secteur.

Par Fayza Senhaji
Le 02/01/2018 à 21h34