L’ensemble des personnes poursuivies dans le cadre des incidents d’Al Hoceima ou arrêtées pour le besoin de l’enquête bénéficient de toutes les garanties conférées par la loi, à leur tête la présomption d’innocence, partant du rôle du parquet général qui interagira avec l’ensemble des requêtes dans le cadre de la défense des droits et des libertés, a indiqué le magistrat attaché au ministère de la Justice, Hicham El Blaoui.
Le parquet général a ordonné qu’un groupe de personnes poursuivies dans le cadre de ces incidents soit soumis à des examens médicaux et interagit avec les requêtes des membres de la défense des personnes arrêtées en leur accordant un permis de visite à leurs clients au siège de la Brigade nationale de la police judiciaire (BNPJ) à Casablanca, ce qui montre que le parquet veille à faire bénéficier les suspects de toutes les garanties, a souligné El Blaoui, qui était l’invité du journal télévisé diffusé jeudi soir sur la chaîne "Al Aoula".
Il a ainsi rejeté toutes les allégations véhiculées sur les réseaux sociaux selon lesquelles un groupe de personnes arrêtées a fait l’objet de torture, dans la mesure où ces personnes disposent de la défense qui peut présenter des demandes pour la réalisation d'un examen médical, notant que le parquet est disposé à diligenter une enquête sur toutes les allégations relatives à la torture ou autre et ne toléra aucun abus et appliquera de manière ferme la loi.
El Blaoui a qualifié de complétement fausses les informations relayées sur certains réseaux sociaux selon lesquelles un groupe de personnes parmi les détenus a été enlevé et conduit vers une destination inconnue, étant donné que les suspects ont été arrêtés dans le cadre de la loi par la BNPJ conformément aux instructions du parquet général près la cour d'appel d'Al Hoceima, indiquant que Brigade nationale, qui a été mandatée par le parquet d’Al Hoceima afin de mener ces investigations, dispose d’un siège connu, d’une loi régissant son travail et jouit d’une compétence s’étendant sur l’ensemble du territoire national.
Outre cette donnée battant en brèche ces allégations mensongères, le parquet général près la cour d'appel d’Al Hoceima n'hésite pas à publier des communiqués dans lesquels il informe l'opinion publique de toutes les données à la suite de chaque arrestation liée à ces incidents.
Dans le cadre des enquêtes qui lui sont assignées, la Brigade nationale de la police judiciaire est appelée, conformément à la loi, à respecter un ensemble de formalités en vertu desquelles elle a informé les familles des détenus sur les raisons et le lieu de leur arrestation.
Il a estimé normal que la Brigade nationale de la police judiciaire procède au transfert de ces détenus vers son siège à Casablanca afin de compléter les investigations, tout en soulignant que l’hypothèse des enlèvements est une pure allégation instrumentalisée par certaines parties dans une tentative d'influencer le cours de l'enquête.
Le parquet est disposé à mener l’ensemble des recherches et enquêtes nécessaires sur ces allégations afin d’en tirer les conséquences juridiques qui en découlent, a-t-il relevé, ajoutant que le terme " enlèvement " est obsolète et n’a plus d'existence dans notre pays grâce aux acquis accumulés en matière de promotion des droits et des libertés.
Le magistrat a d'autre part indiqué que la violence et les émeutes survenus à Al Hoceima ont conduit à l’arrestation d’un groupe de personnes soupçonnées d'être impliquées dans des actes punis par la loi, affirmant qu'il est nécessaire de distinguer entre deux catégories de personnes soupçonnées.
La première est poursuivie pour des crimes liés aux insultes et outrages envers des membres des forces publiques dans l'exercice de leurs fonctions, la perpétration d’actes de violence contre les membres de ces forces ayant entrainé des blessures, ainsi que d’autres actes incluant les manifestations armées sur les voies publiques, le vandalisme, les dommages aux biens privées et le crime d’incendie, a-t-il souligné, indiquant que ces personnes ont été déférées devant la justice.
Il a tenu à préciser que certaines des personnes arrêtées n’ont pas été traduites devant la justice et ont été libérées après que le parquet ait décidé de classer leur affaire, tandis que d’autres ont été poursuivies en état de liberté, faisant état également de la poursuite d'autres personnes en état de détention dont certaines ont été relâchées pour des raisons humanitaires ou sociales liées à la poursuite des études.
La deuxième catégorie de personnes arrêtées au nombre de 31 suspects fait actuellement l’objet d’enquêtes par la Brigade nationale de la police judiciaire à Casablanca sous la supervision directe du parquet général près la Cour d’appel d’Al Hoceima, pour présumés crimes portant atteinte à la sécurité intérieure de l'État, en plus d’autres crimes, a-t-il ajouté.
Les personnes impliquées sont actuellement placées en garde à vue conformément à la loi, sachant que la durée de garde à vue est, selon les dispositions prescrites par la loi pour ce type de crime, de l’ordre de 96 heures prolongeables une seule fois, ce qui a été le cas dans cette affaire, où cette période a été prolongée pour un groupe de personnes pour les besoins de l’enquête, a-t-il fait valoir, tout en notant que les suspects seront présentés immédiatement à la justice après la fin de la garde à vue pour tirer les conséquences juridiques qui en découlent.