Harcelée à Agadir: une Ivoirienne lance un message de colère sur les réseaux sociaux

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Étudiante en 3e année de l’ENCG à Agadir, une jeune ivoirienne a publié une vidéo sur Facebook, pour raconter son calvaire quotidien de “femme harcelée”. Manque de sécurité et de compassion, voilà ce que souhaite dénoncer la jeune étudiante à travers le partage de son expérience.

Le 18/02/2020 à 15h27

“Harcelée quotidiennement, de jour comme de nuit, je ne me sens plus en sécurité dans la rue”, fustige Myriam, une Ivoirienne de 20 ans. Installée à Agadir pour faire ses études à l’Ecole nationale de commerce et de gestion (ENCG), l’étudiante venue d’Abidjan a décidé de partager sa colère sur les réseaux sociaux, après une situation de harcèlement qui a dégénéré.

Elle a cette fois été menacée, voire agressée physiquement. Injures, menaces et explosions de colère, la scène qui se serait passée dans la rue sous les yeux des passants, vers 18 heures, n’a interpellé personne. “J’étais vraiment en détresse. J’ai essayé de tenir par les bras certains passants pour qu’ils s’arrêtent et m’aident à arrêter cette situation. Rien n’y fait, les gens restent insensibles!”, se désole la jeune étudiante.

D'après le récit détaillé de Myriam, sur ladite vidéo, le harceleur en question aurait refusé de partir, prétendant être “le fils d’un haut responsable et qu’il ne craint rien!”. La jeune femme n’a pas porté plainte, elle a seulement avisé le policier d’un rond point proche de l’endroit où s’est déroulée la scène, mais l’homme était déjà loin.

Contactée par Le360, Myriam affirme “qu’elle ignore absolument tout sur la loi 103-13 qui punit le harcèlement sexuel au Maroc”. Selon elle, le manque de communication et de sensibilisation autour de ce phénomène, en est la première cause. “Je ne crois pas que cette loi soit assez connue, et respectée par les harceleurs, vu le nombre de situations quotidiennes constatées”, déclare l’étudiante.

La difficulté d’identifier un harceleur, ou de confirmer une situation de harcèlement par des témoignages, représente un réel frein à l’application de cette loi révolutionnaire. Les harceleurs dans la rue sont souvent des inconnus, difficiles à maîtriser ou à freiner. Certaines associations féministes ont considéré cette loi comme perfectible, et insuffisante pour venir à bout de ce fléau qui gangrène la société marocaine.

Par Lamiae Belhaj Soulami
Le 18/02/2020 à 15h27