Le bras de fer entre les étudiants en médecine et en pharmacie et les ministères de l’Enseignement supérieur et de la Santé se poursuit. Un sit-in a eu lieu ce samedi 7 septembre à proximité de la faculté de médecine et de pharmacie de Casablanca, plus précisément à coté du siège de la présidence de l’université Hassan II, rue Tarik Ibnou Zyad. L’administration de la faculté a en effet refusé que le sit-in ne se déroule devant son siège.
Cette nouvelle manifestation visait, selon le communiqué de la Commission nationale des étudiants en médecine et en pharmacie, à dénoncer la politique de la sourde oreille des deux départements de tutelle. Ils accusent aussi ces derniers de ne pas avoir réagi au boycott par les étudiants de la session de rattrapage de juin dernier. Ce sit-in s’inscrit dans un mouvement de grève qui dure depuis maintenant neuf mois.
A travers cette action, les étudiants ont exprimé leur insatisfaction quant au statu quo et leur crainte d’une année blanche. Sur place, comme l’a constaté Le360, ils répétaient ces slogans: «Nous nous dirigeons vers une année blanche. Qui est responsable?», «La qualité de la formation médicale et la santé du citoyen marocain sont les deux faces d’une même médaille», ou encore «La qualité de la formation médicale est une ligne rouge».
Mohamed Amin Fathy, coordinateur national de la commission, a déclaré que «les décisions évoquées, relatives à la suppression des pénalités et des notes nulles à l’encontre de certains étudiants, n’ont pas été appliquées». Ajoutant qu’«il n’y a rien de nouveau sur la réduction de la durée de la formation de sept à six ans».
Pour sa part, Narjiss Al-Hilali, étudiante en médecine et membre de la commission, a critiqué «les décisions de réforme» émises par le ministère de l’Enseignement supérieur, considérant qu’elles «aggravent la crise dans les facultés de médecine et de pharmacie car elles sont incomplètes». Notre interlocutrice précise que «les examens ne sont pas au centre de la crise».
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Quant au pôle pharmacie, Saad Nakhwi, chef du bureau des étudiants en pharmacie à Casablanca et responsable du pôle à la commission nationale, a confirmé que «près de 90 % des étudiants en pharmacie ont accepté la proposition du gouvernement mais que les décisions prises pour sortir de la crise n’ont pas été appliquées et qu’aucun procès-verbal d’accord n’a été signé».
Dimanche 1er septembre 2024, la Commission de dialogue de la majorité à la Chambre des représentants a annoncé à tous les étudiants en médecine et en pharmacie qu’elle «aura à cœur d’entériner les engagements du ministère autorisés lors de la réunion du 10 juillet 2024 à la Chambre des représentants, notamment sur la levée des sanctions prononcées à l’encontre des étudiants et de leurs représentants et sur l’annulation du zéro, en plus de la programmation de deux cours pour les premier et second semestres».
La commission parlementaire a appelé les étudiants à «interagir positivement avec la proposition du ministère de l’Enseignement supérieur et à faire confiance aux institutions», soulignant qu’elle «suivra la mise en œuvre des obligations du ministère pour garantir l’intérêt des étudiants et l’intérêt suprême du pays».
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La majorité au Parlement a déposé un ensemble de propositions sur la table du ministre de l’Enseignement supérieur pour sortir de la crise, dont un appel à l’organisation des examens. Elle a également suggéré que la suspension et les points d’échec soient abolis, en échange du maintien de la décision de réduire les années de formation à six ans, selon la dernière version approuvée par le gouvernement.