L’étau se resserre sur les fraudeurs d’assurances. L’affaire de l’avocate de Rabat et de ses complices, soupçonnés d’avoir escroqué près de 80 millions de dirhams, a incité les compagnies à collaborer plus étroitement pour déceler d’autres fraudes potentielles. Leurs efforts ont déjà porté leurs fruits, avec la découverte de plusieurs cas suspects concernant des dossiers d’assurance maladie et d’accidents de la route.
C’est ce que rapporte Assabah dans son édition du vendredi 16 mai. D’après la publication, les compagnies se sont d’abord intéressées aux dossiers contenant les noms de médecins et de professionnels impliqués dans l’affaire de l’avocate. Par la suite, le champ des investigations a été élargi à des dossiers d’accidents fictifs, et qui coûtent aux compagnies des milliards en indemnisations.
Comme le rappelle le quotidien, le nombre de sinistres suspects a connu récemment une augmentation significative, ce qui a poussé les compagnies d’assurances à mettre en place des départements spécialisés dans la lutte contre la fraude et à instaurer des canaux de communication et de coordination entre elles. Le but, explique Assabah, est de renforcer les contrôles et de contrecarrer les fraudeurs spécialisés dans les faux accidents. Chaque compagnie peut désormais accéder aux données de ses homologues concernant les individus soupçonnés de fraude.
Aujourd’hui, les fraudes s’étendent désormais à l’assurance santé, qui était jusqu’à récemment relativement épargnée par ce type de pratiques.
Fort de ces informations, le journal souligne que les compagnies d’assurance surveillent de près les dossiers de soins ophtalmologiques. Cette vigilance accrue s’explique par la multiplication d’activités non réglementées dans ce secteur, notamment en ce qui concerne les verres et montures de lunettes, ce qui facilite la falsification des coûts facturés et déclarés. Les soins dentaires constituent également un domaine propice aux fraudes fréquentes.
Les investigations des compagnies ont mis en lumière les types de fraudes pratiquées par des clients mal intentionnés. Outre la surfacturation et la déclaration de sinistres inexistants, l’usurpation d’identité du bénéficiaire est une pratique de plus en plus courante. À ce sujet, Assabah révèle que des frais médicaux d’une personne non assurée sont parfois présentés comme ceux d’un assuré ou d’un bénéficiaire couvert par la police d’assurance. Les professionnels du secteur estiment qu’environ 3% des dossiers contiennent des documents falsifiés, représentant ainsi des détournements de fonds se chiffrant en millions de dirhams.








