Les charrettes de figues de barbarie commencent à pointer le bout de leur nez dans les artères de Casablanca. Timidement. Et pour cause. Ce fruit d’été, très prisé et très apprécié des Marocains, se fait de plus en plus rare et de plus en plus cher. Finie l’époque où l’on achetait sa pièce de hendia à 20 centimes, 50 centimes ou même un dirham.
Aujourd’hui il faut casser sa tirelire, et compter entre 2, 4, voire même 10 dirhams la pièce dans certains marchés de la métropole, comme l'ont montré plusieurs images partagées sur les réseaux sociaux. Si l’augmentation du prix de vente des figues de barbarie a hérissé le poil des Marocains, grands amateurs de ce fruit, il est important de savoir que cette situation a commencé bien avant la crise du Covid-19 et l’augmentation des prix des produits de grande consommation. C'est que la cochenille du cactus est passée par là, il y a un moment déjà.
«Ce sont les effets destructeurs de cet insecte sur la production. Les tarifs de cette année sont les mêmes que ceux de l’année dernière, mais c’est vrai que l’augmentation des prix du carburant qui a entraîné l’augmentation du prix du transport a compliqué les choses», déclare un commerçant pour Le360.
La même source précise que le caisson de figues de barbarie, alors qu’il coûtait 250 dirhams auparavant, atteint actuellement 400 dirhams. «El Hendia se fait de plus en plus rare. D’habitude, elle était produite dans plusieurs régions du Maroc, et aujourd’hui elle est présente uniquement au Sud du Maroc, à Tiznit, et seulement chez les cultivateurs qui soignent leur terre à coup de produits pour éradiquer la cochenille du cactus», signale un autre vendeur.
Lire aussi : Le Maroc a développé huit variétés de cactus résistantes à la cochenille
Pour rappel, la cochenille du cactus a tout d’abord été détectée à El Jadida, en 2014, puis s’est propagée jusqu’à Sidi Ifni, détruisant ainsi de très larges superficies de figuiers.
Un ensemble de mesures ont été prises par l’ONSSA et le ministère de l’Agriculture, de la Pêche maritime, du Développement rural et des Eaux et forêts. Parmi ces mesures, le Maroc a pu développer et identifier huit variétés de cactus résistantes à la cochenille dans le cadre de son plan de lutte contre cet insecte à Sidi Bennour, Marrakech et Sidi Ifni. C’est ce qu’avait annoncé d’ailleurs, le porte-parole du gouvernement Mustapha Baitas en marge d’un conseil de gouvernement tenu le 17 juin dernier.
Il avait alors signalé que le chantier était à un stade avancé, mais qu’il nécessitait plus d'investissement. Et enfin, autre note optimiste, Mustapha Baitas avait déclaré qu’une amélioration de la récolte était attendue dans les prochaines années.