L’histoire est surréaliste, et il n’est pas inutile de la rappeler et, surtout, d’en évoquer les détails scandaleux, en ces temps où se multiplient les comportements d’incivisme -un euphémisme-, décriés d’ailleurs avec force, actuellement, sur les réseaux sociaux où les citoyens dénoncent ceux qui se croient au-dessus des lois qu’ils violent en toute impunité.
L’affaire a été rapportée, au début de ce mois d’avril, par la presse arabophone qui n’a cependant pas donné grandes précisions.
Le360 a donc mené son enquête sur le déroulement des faits, outrageux, qui se sont déroulés à Marjane, à Fès, où le fils du procureur du roi a cru pouvoir se servir sans avoir à passer par la caisse. Ayant besoin d’un chargeur de téléphone, il a ainsi pénétré dans la grande surface, tandis que son père l’attendait dans la voiture et sa mère à l’entrée. Après avoir trouvé son bonheur, il s’est donc dirigé, avec le chargeur impayé, vers la sortie où l’ont interpellé des membres de la sécurité, son manège n’ayant pas échappé au système de surveillance du magasin.
Les choses auraient pu s’arrêter là. Ce genre d’incidents arrivent tous les jours. Un vol. Une interpellation. Une verbalisation. Une amende. Et la boucle est bouclée.
Mais non.
Voyant leur fils pris sur le fait, les parents sont intervenus avec une violence inouïe, tandis que les caméras de surveillance, qui continuaient, évidemment, de tourner, immortalisaient une scène qui servira de preuve accablante, notamment contre le père, soit le procureur du roi en question. En effet, celui-ci a rejoint son fils et sa femme qui, entretemps, avait déjà franchi la porte d’entrée pour s’interposer, avec force cris, entre son fils et les membres de la sécurité, avant de faire mine de s’évanouir. Et pensez-vous que le père, tout homme de loi qu’il est, aurait tenté de calmer la situation? Eh bien non. Loin de là! Il a, au contraire, entrepris de rouer de coups de poing les trois membres de la sécurité qui n’avaient fait que leur travail et ont été, tenez-vous bien, arrêtés!
Ayoub Azami, PDG de Marjane, s’est alors de suite rendu à Fès où il a récupéré les enregistrements des caméras de surveillance, avant de demander la libération immédiate des trois employés de la grande surface et de porter plainte contre le procureur du roi. Le PDG de Marjane a, en effet, suite à ce scandale, demandé à rencontrer le ministre de la Justice qui a pris connaissance des enregistrements et reçu sa plainte. Le360 s’est vu confirmer, auprès du ministère de la Justice, que, suite à cette plainte, les membres de la sécurité avaient été libérés et le procureur du roi suspendu. La même source ajoute que l'intéressé va passer devant un conseil de discipline.
Il serait temps que certains se défassent de leur fantasme d’impunité. Ces comportements inadmissibles demeurent monnaie courante. A tel point que, d’après les témoignages recueillis par le360, les employés de Marjane, à Fès où l’affaire a fait un véritable tollé, se sont dits surpris et bouleversés d’avoir été ainsi défendus et rendus à leur dignité.