L’arrestation d’un ressortissant algérien portant une fausse identité marocaine a conduit les enquêteurs à démanteler tout un réseau qui falsifiait des documents administratifs (actes de naissance, certificats de résidence et autres). Ces documents administratifs étaient en effet établis pour des Algériens en vue de leur permettre de s’installer au Maroc avec de fausses identités marocaines, noms et prénoms, dates de naissance et lieux de résidence.
L’acteur principal de cette bande criminelle n’est autre qu’un auxiliaire d’autorité (mokaddem) qui exerçait à l’annexe administrative de Dahr Al Khamiss dans la ville de Fès. Cet auxiliaire d’autorité était la pièce maîtresse pour pouvoir monter le dossier administratif en vue d’obtenir une carte d’identité nationale sur la base de fausses pièces administratives. C’est ainsi qu’il falsifiait des extraits d’acte de naissance, portant des noms et des prénoms fictifs ainsi que d’autres renseignements d’état civil. Ces extraits servaient par la suite à bénéficier d’un certificat de résidence qu’il rédigeait lui-même.
Après ce stade, le dossier était déposé auprès de la police où des complices étaient entrés en manigance avec l’auxiliaire d’autorité. La boucle est ainsi bouclée par l’obtention de cartes d’identité nationale avec de faux noms et prénoms pour des Algériens. Le quotidien Assabah, qui se penche sur cette affaire dans son édition du week-end des 23 et 24 décembre, a précisé que le nombre des membres de ce réseau criminel s’élève à onze personnes. Il s’agit notamment d’un commissaire de police, de deux chefs de district de police, de deux autres sécuritaires, d'un auxiliaire d’autorité (mokaddem), d'un avocat inscrit au barreau de Fès et de quatre ressortissants algériens. L’avocat en question soutenait l’auxiliaire d’autorité en lui facilitant les procédures d’obtention de jugement.
Les onze accusés dans cette affaire sont poursuivis, chacun en ce qui le concerne, en état de détention, notamment pour constitution de bande criminelle, faux et usage de faux, corruption, usurpation d’identité et entrée illégale au pays. Il s’agit d’un écheveau complexe que la justice va démêler dans les prochains jours. Le procès de certains accusés a déjà démarré, tandis que celui des sécuritaires et de l’auxiliaire d’autorité ne démarrera qu’après la fin de l’instruction entamée par le juge d’instruction près la Cour d’appel de Fès. La prochaine audience est prévue pour le mercredi 27 décembre.