Fès: condamnations dans une vaste affaire de détournement de matériel médical public

La Chambre criminelle chargée des crimes financiers près du tribunal de première instance de Fès a rendu, le mercredi 24 décembre, plusieurs verdicts condamnant des faits de détournement de matériel médical appartenant au secteur public, au préjudice de l’hôpital Ibn Baja de Taza.

Revue de presse La Chambre criminelle chargée des crimes financiers près du tribunal de première instance de Fès a prononcé, mercredi 24 décembre, une série de condamnations pour siphonnage de matériel médical public au détriment de l’hôpital Ibn Baja de Taza. Un ancien directeur, des médecins et des fonctionnaires écopent de peines de prison et voient leurs biens confisqués. Cet article est une revue de presse tirée du quotidien Al Akhbar.

Le 24/12/2025 à 19h22

La Chambre criminelle financière du tribunal de première instance de Fès a rendu son verdict, mercredi 24 décembre, dans une affaire retentissante de dilapidation des deniers publics impliquant l’hôpital provincial Ibn Baja de Taza. Elle a condamné à des peines de prison avec sursis et ordonné la confiscation des biens et fonds des membres d’un réseau accusé de détournement de matériel hospitalier.

«Parmi les douze prévenus figuraient l’ancien directeur de l’établissement, des médecins et des fonctionnaires, certains ayant déjà été condamnés en première instance à des peines fermes allant de trois mois à quatre ans d’emprisonnement», rapporte Al Akhbar dans son édition du jeudi 25 décembre. La Cour d’appel avait préalablement confirmé ces peines, notamment les quatre années de réclusion prononcées à l’encontre de l’ex-directeur et d’un fonctionnaire.

À l’origine de cette affaire, une enquête de la Brigade régionale de la police judiciaire de Fès, s’appuyant sur des renseignements fournis par la Direction générale de la surveillance du territoire (DGST). Celle-ci avait conduit à l’interpellation de douze individus, dont des responsables d’un hôpital public et des dirigeants de cliniques privées. Ils étaient soupçonnés de vol, d’abus de confiance, de détournement de fonds publics et de corruption.

Le modus operandi consistait à manipuler des documents administratifs afin de vendre ou de céder du matériel médical parfaitement fonctionnel en le présentant comme obsolète. Les accusés se seraient également livrés à des manœuvres de chantage à l’encontre des adjudicataires des marchés publics concernés, avant de brader ces équipements à des entreprises privées.

«Les perquisitions menées aux domiciles des mis en cause et dans leurs cliniques ont permis la saisie de dizaines d’appareils médicaux, de lits, de climatiseurs et de matériel informatique», note Al Akhbar.

Les investigations, ouvertes à la suite de la disparition inquiétante d’équipements de l’hôpital Ibn Baja, ont révélé que ceux-ci avaient été illicitement transférés vers des cliniques privées et un centre de dialyse. La direction de l’hôpital avait orchestré ces transferts via un système d’ intermédiation, sous le prétexte fallacieux de l’obsolescence du matériel. Le procureur général du roi près la Cour d’appel de Fès avait requis leur maintien en détention préventive pour les chefs d’accusation de dilapidation de deniers publics, trafic d’influence et corruption.

Par Hassan Benadad
Le 24/12/2025 à 19h22