La commune d’Anza, dans la région d’Agadir, a été secouée par une tragédie sans précédent. Une tragédie dont la victime, une jeune fille d’à peine 20 ans, est morte, ce dimanche, d’une façon bien étrange qui a soulevé foule d’interrogations parmi les habitants de cette petite province rurale. Le journal Al Akhbar, dans son édition de ce lundi 16 février, rend ainsi compte de ce drame qui s’est déroulé dans la maison d’un quartier d’Anza où la jeune fille a rendu l’âme durant une séance d’exorcisme menée par un fqih.Il y a de cela quatre ans, rapporte le quotidien, la jeune Aïcha était chez ses voisins quand ils reçurent la visite d’un homme qu’elle-même ne connaissait pas. Un homme d’affaires qui fut immédiatement séduit par sa beauté et ne cessera, dès lors, de poser des questions sur cette fille qui l’avait éblouie, recueillant des renseignements sur elle et sa famille avant d’entreprendre de la demander en mariage. Une demande qui fut accueillie favorablement par les parents d’Aïcha qu’il rencontrera par deux fois avant de convenir avec eux d’une date pour les fiançailles.
Or, à la veille de ces fameuses fiançailles, la jeune fille changea radicalement d’attitude pour plonger dans une inquiétante hystérie. Une métamorphose qui commença par mettre en colère la famille d’Aïcha, méconnaissable, désormais prise d’incontrôlables crises de rires. Une attitude qui finira par inquiéter ses parents qui finirent par se convaincre que leur fille était atteinte d’un mal incompréhensible dont seul un fqih pourrait la débarrasser. Mais plusieurs fqih se rendirent, en vain, au chevet de la jeune fille, sans qu’aucun ne parvînt à la sortir de son agitation. Le désespoir commençait à gagner les proches de la pauvre Aïcha lorsqu’un membre de sa famille entendit parler d’un fqih connu pour avoir le pouvoir de dialoguer avec les djins et de les contrôler. Un fqih originaire de la région de Safi et qui, disait-on, avait réussi cet exploit de soulager, à travers le royaume, des centaines de personnes habitées par les forces du mal.
Le «sauveur» arriva ainsi muni d’un bâton qui devait servir à extraire les djins du corps amaigri de la jeune fille. Immobilisée au sol pieds et poings liés, Aïcha fut ainsi rouée de coups par ledit fqih qui accompagnait chacun de ses gestes criminels de sourates coraniques et allait jusqu’à s’appuyer sur le cou de la pauvre victime, comme pour lui faire vomir ces forces maléfiques dont il la disait possédée. Choquée par la violence de cette séance d’exorcisme, le frère de la jeune femme se mit en colère et demanda au fqih de quitter les lieux. Trop tard. Aïcha avait rendu son dernier souffle.