Dans le viseur du fisc depuis plusieurs mois, les influenceurs qui monnaient leur activité sur les réseaux sociaux ont semble-t-il trouvé le moyen de passer entre les mailles du filet. Du moins, jusqu’à présent. Des enquêtes menées par l’Office des changes ont révélé l’existence de comptes «secrets» leur appartenant, qui leur permettraient de dissimuler leurs véritables gains.
C’est Assabah qui rapporte l’information dans sa Une du vendredi 2 septembre. Les services compétents ont d’abord relevé que les revenus déclarés par ces contribuables ne représentent que la moitié de ce qu’ils devraient réellement déclarer aux organismes chargés du contrôle financier. C’est pourquoi il a été décidé de lancer une enquête approfondie visant à identifier les destinations des montants non déclarés. Grâce à la coopération financière en vigueur avec plusieurs pays partenaires, plusieurs comptes bancaires appartenant à des influenceurs marocains ont été identifiés. Les montants qui y sont transférés sont principalement utilisés dans des placements dans des titres financiers, avec le recours à des intermédiaires spécialisés dans les marchés financiers.
D’après Assabah, le recours à ce genre de comptes s’est multiplié depuis que les influenceurs se savent dans le viseur du fisc. Certains ont alors décidé de recourir à des cabinets spécialisés pour transférer leurs gains sur ces comptes en toute discrétion et en omettant de se soumettre aux obligations déclaratives appliquées à ce genre d'opération.
Mais cela ne saurait se poursuivre, à en croire Assabah, qui affirme que l’Office des changes s’apprête à enclencher une procédure à l’encontre des contrevenants. Les personnes déjà identifiées pourraient être convoquées dans les prochains jours. Une procédure de régularisation à l’amiable devrait leur être proposée, avant l’application éventuelle de sanctions prévues dans ce genre de cas.
En attendant, les estimations révélées par le journal font état d’au moins 22 millions de dirhams déposés par des influenceurs sur des comptes à l’étranger.