Étude: de quelle manière les MRE perçoivent-ils les administrations publiques?

Le bâtiment abritant la fondation Hassan II, à Rabat.. DR

Revue de presseDans une étude établissant des constats sur la manière dont les administrations répondent aux plaintes qui leur sont adressées, la Fondation Hassan II pour les MRE démontre qu’il est nécessaire de déployer plus d’efforts pour mieux servir cette communauté. Une revue de presse d’Al Ahdath Al Maghribia.

Le 16/07/2024 à 18h17

Comment les Marocains résidant à l’étranger (MRE) perçoivent-ils les administrations publiques? La Fondation Hassan II pour les MRE, qui a initié une étude sur la gestion des plaintes des MRE dans les administrations, en a communiqué les principales conclusions lors d’une conférence organisée en ce début de semaine à Rabat.

Selon Al Ahdath Al Maghribia de ce mercredi 17 juillet 2024, le premier constat établi par la Fondation Hassan II est qu’il existe de grandes différences dans la manière dont chaque administration traite les affaires des MRE.

Certaines répondent effectivement à leurs sollicitations, mais d’une manière qui ne résout pas leurs problèmes. D’autres ne leur répondent jamais, ou tardent beaucoup à le faire. Globalement, les MRE ont perdu confiance en ces administrations, a constaté la fondation Hassan II.

Interrogé à ce propos par Al Ahdath Al Maghribia, Abderrahman Zahi, secrétaire général de la fondation, a indiqué qu’il était aujourd’hui «nécessaire pour chaque administration de faire preuve de réactivité face aux doléances des MRE, de manière à les accompagner dans l’accomplissement de leurs affaires et la résolution des problèmes administratifs qu’ils peuvent rencontrer».

Une attitude d’autant plus nécessaire, a-t-il insisté, que le Roi Mohammed VI avait déjà appelé, dans un précédent discours, à faire preuve d’efficacité et de réactivité dans le traitement des affaires concernant les MRE.

Abderrahman Zahi a aussi affirmé que la Fondation Hassan II se mobilisait entièrement pour apporter les soutiens nécessaires à la communauté des Marocains de l’étranger, selon les prérogatives qui lui sont dévolues par la législation.

Cependant, pour que la mission de la fondation soit une réussite, il lui faut pouvoir compter sur le soutien des différentes administrations concernées, ce qui commence par une certaine réactivité dans leurs réponses aux correspondances qui leur sont adressées.

Al Ahdath Al Maghribia indique que cette conférence, à laquelle ont participé les représentants de plusieurs départements ministériels et plusieurs administrations, a permis d’établir un bilan du travail de la Fondation au cours des dix dernières années.

Des statistiques communiquées lors de cet événement indiquent que c’est principalement la communauté des Marocains résidant en France qui fait le plus appel aux services de la fondation, suivie par les MRE d’Espagne, de Belgique et des Pays-Bas.

En tout, 21.784 plaintes de MRE ont été reçues ces dernières années, selon la fondation Hassan II; ces plaintes ont donné lieu à l’envoi de 32.774 correspondances à différentes administrations, dont les principales sont le ministère de la Justice, le Pouvoir judiciaire et le ministère de l’Intérieur.

D’ailleurs, les statistiques de la fondation font état d’une prédominance des conflits judiciaires dans la liste des sujets pour lesquels celle-ci est sollicitée par les MRE, avec une part de plus de 65%.

Abderrahman Zahi a reconnu que d’importants efforts avaient été déployés, ces dernières années, pour mieux servir les MRE en ce qui concerne leurs affaires judiciaires.

Il considère toutefois qu’un travail conséquent reste à accomplir, afin de permettre l’accès des MRE à un accompagnement juridique à même de résoudre leurs affaires.

Plus globalement, la Fondation Hassan II a expliqué que les plaintes concernaient divers sujets, dont des litiges dans les tribunaux pour des affaires liées au code de la famille, des affaires civiles, pénales et sociales, des sujets d’ordre procédural, ainsi que des questions douanières et fiscales, ou encore le recours à l’encontre d’organismes administratifs et judiciaires.

Par Fayza Senhaji
Le 16/07/2024 à 18h17