Espagne: des réseaux roumains "vendent" des clandestins marocains à 30.000 dirhams

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Revue de presseKiosque360. La police espagnole a démantelé un réseau roumain qui exploitait des immigrés clandestins dans des fermes espagnoles moyennant 30.000 dirhams par mois. Parqués dans des taudis et interdits d’en sortir, ces immigrés travaillent comme des esclaves pour quelques euros.

Le 23/10/2020 à 21h53

La Guardia Civil espagnole a annoncé le démantèlement d’un réseau roumain de traite d’êtres humains qui exploite des immigrés clandestins dont la majorité sont des Marocains. Le quotidien Assabah rapporte, dans son édition des samedi et dimanche 24 et 25 octobre, que ces immigrés sont «vendus» aux fermiers espagnols moyennant 30.000 dirhams par mois. Ce réseau, que la sécurité espagnole a qualifié d’organisation ayant un lien avec des bandes spécialisées dans le trafic d’êtres humains, dispose d’un siège à Vega Del Guadalquivir à Séville.

Les victimes de cette exploitation esclavagiste sont originaires du Maroc, de Moldavie, de Roumanie, d’Ukraine ainsi que d’autres pays d’Afrique du Nord et subsaharienne. L’agence de presse espagnole EFE, qui rapporte les déclarations des responsables de la sécurité, indique que dès l’arrivée des immigrés en Espagne, les membres de ce réseau confisquent leurs papiers d’identité. Ils sont par la suite hébergés dans des conditions inhumaines, soumis à une surveillance stricte et interdits de contacter des étrangers ou de sortir de leur taudis.

Le quotidien Assabah rapporte que trois maisons et un bureau ont été perquisitionnés. La police espagnole y a saisi des documents qui confirment l’implication de ce réseau dans l’exploitation des Marocains en complicité avec un autre réseau d’immigration clandestine dirigé par un Roumain. Les immigrés sont ainsi obligés de travailler de longues heures dans les exploitations agricoles espagnoles moyennant quelques euros pour survivre. Ceux qui veulent quitter ces taudis ne peuvent récupérer leurs papiers d’identité, et peuvent être menacés de mort s’ils tentent de contacter la police.

L’enquête a permis de découvrir que ce réseau constituait des sociétés en usurpant l’identité des immigrés pour transférer leurs gains vers la Roumanie. Cette organisation disposait même d’un bureau conseil local qui lui facilitait toutes les procédures, notamment celles qui consistent à falsifier les documents pour justifier les transferts d’argent. Les activités illégales et inhumaines de cette organisation ont prospéré avec le déclenchement de la pandémie du coronavirus et le besoin pressant des agriculteurs espagnols en main d’œuvre étrangère.

Par Hassan Benadad
Le 23/10/2020 à 21h53