Alors que la crise qu’a traversée l’éducation nationale semble derrière nous, il reste à statuer sur le cas des enseignants suspendus pour éviter de nouvelles tensions dans le secteur. A ce sujet, le ministère de tutelle semble avoir fixé des conditions à leur réintégration.
C’est ce que rapporte Assabah dans son édition du vendredi 23 février, expliquant que le ministère considère la «reconnaissance de la faute», matérialisée par l’incitation à la grève, comme un préalable à la réintégration des enseignants concernés.
On peut y lire que les commissions régionales mises en place par le département de Chakib Benmoussa pour gérer ce dossier ont envoyé des avis aux concernés, les informant des conditions qu’ils doivent remplir afin d’être réintégrés. L’une des conditions, ajoute la même source, consiste en la signature d’un document dans lequel ils reconnaissent que l’incitation à la grève était une erreur, et où ils s’engagent à ne plus la commettre.
Dans les faits, ces avis constituent une sanction, mais plutôt allégée. En effet, dans le document, il est précisé qu’il s’agit d’un avertissement et qu’ils sont invités à regagner leur lieu de travail une fois l’engagement signé. Pour être encore plus explicite, Assabah reprend une partie de l’avis en question: «Après enquête et investigation concernant votre dossier, et tenant compte de certains aspects positifs concernant votre travail, du fait que vous vous êtes engagés à ne pas commettre d’actions irresponsables à l’avenir, ainsi qu’en l’absence d’antécédent disciplinaire, il a été décidé de vous sanctionner d’un avertissement». L’avis invite ensuite les enseignants à rejoindre leur lieu de travail afin de signer le PV de reprise.
D’après le quotidien, et au regard de la formulation des avis, tous les enseignants suspendus ne recevront pas ce document. Certains d’entre eux ont d’ailleurs déjà exprimé leur rejet du ton adopté par la tutelle et de la teneur de l’avis, qu’ils considèrent comme du chantage. Leur argument invoque, selon Assabah, l’absence de toute légitimité légale pour faire signer aux enseignants des engagements alors qu’ils n’ont commis aucun fait contraire à la loi. Pour eux, la suspension fait suite au simple recours à leur droit à la grève. Il reste maintenant à savoir si cette position donnera lieu, ou pas, à un nouveau blocage dans ce dossier et si le ministère est décidé à le clore.