Le mouvement de protestations qui secoue depuis plusieurs mois les fonctionnaires de l’Éducation nationale vient de prendre un nouveau tournant, avec une annonce des inspecteurs du ministère, qui veulent organiser à leur tour un sit-in le lundi 15 janvier prochain, devant leur ministère de tutelle, à Rabat.
Cette catégorie du corps enseignant veut ainsi protester contre ce qui est qualifié de «dysfonctionnements» à propos du statut unifié des fonctionnaires de l’Éducation nationale.
Selon Al Ahdath Al Maghribia de ce jeudi 11 janvier 2024, «le conseil national du syndicat des inspecteurs, qui s’est réuni le mardi 9 janvier, a manifesté sa colère contre la ‘politique de la sourde oreille’ et de la fuite en avant du ministère de l’Éducation nationale, qui n’aurait pas saisi les messages des deux mouvements de protestation organisés les 26 et 27 décembre derniers».
Le quotidien précise aussi que «le syndicat des inspecteurs impute au gouvernement la responsabilité de la crise qui secoue le secteur de l’enseignement, en raison de la mauvaise gestion du fichier du statut unifié».
Ce syndicat critique aussi l’approche suivie par le ministère de l’Éducation nationale, qui a «sanctionn[é] les grévistes, au lieu d’écouter attentivement les doléances des fonctionnaires».
Les inspecteurs du ministère dénoncent aussi «les mesures prises par [leur] département, pour compenser le temps scolaire perdu pendant les grèves», qu’ils ont qualifiées de «bricolage qui creuse davantage le fossé entre le secteur public et le privé».
Al Ahdath Al Maghribia précise aussi que les inspecteurs estiment que «le nouveau Statut unifié des fonctionnaires de l’Éducation nationale a érodé le principe de l’autonomie de la fonction du corps de l’inspection, pourtant souligné dans la charte nationale de l’éducation et de la formation».
Selon eux, en effet, «les critères retenus pour l’évaluation de la mission de cette catégorie éducative ne cadrent pas avec les références de la fonction publique, et ne sont pas en harmonie avec la nature de la tâche des inspecteurs et de leurs compétences».
Dans son communiqué, indique Al Ahdath Al Maghribia, le syndicat des inspecteurs n’écarte pas l’option de saisir la justice et le recours à d’autres formes de protestation, pour faire entendre sa voix.