Électricité: vers une révision profonde des tarifs

Un pylône électrique. DR

Revue de presse Confrontée à la détérioration des équilibres financiers du secteur électrique, l’Autorité nationale de régulation de l’électricité engage une révision de la méthodologie de fixation des tarifs. Objectif: rapprocher les prix facturés aux consommateurs des coûts réels de production et de distribution, au risque de nouvelles hausses à partir de 2027. Cet article est une revue de presse tirée du quotidien Assabah.

Le 26/12/2025 à 20h25

L’Autorité nationale de régulation de l’électricité s’apprête à engager une révision en profondeur de la méthode de fixation des tarifs de l’électricité. Elle a récemment lancé un appel d’offres en vue de sélectionner un organisme chargé de l’accompagner dans la refonte de la méthodologie de détermination des prix de consommation électrique. Cette réforme vise principalement à établir un mode de calcul plus rigoureux et plus transparent, fondé sur la prise en compte des coûts réels de production, afin d’aboutir à une tarification reflétant le prix véritable de l’électricité, indique le quotidien Assabah dans son édition du weekend du 27 et 28 décembre.

Cette initiative intervient dans un contexte marqué par la dégradation des équilibres financiers du secteur de l’électricité, où les prix demeurent strictement encadrés. Ce système de régulation ne permet pas d’intégrer la totalité des coûts liés à la production et à la distribution de l’énergie. Le déficit qui en résulte est actuellement compensé par des subventions accordées par le Trésor public, dans le but de maintenir le prix du kilowattheure à 94 centimes. Or, selon les estimations, le coût réel pourrait dépasser 1 dirham et 21 centimes par kilowattheure, ce qui représente un manque à gagner supérieur à 27 centimes pour chaque kilowattheure consommé. Une situation qui exerce une pression considérable sur les finances publiques, d’autant plus que la dernière révision tarifaire remonte à 2015, soit il y a près de dix ans, explique Assabah.

L’organisme qui sera retenu pour accompagner l’Autorité devra formuler des propositions relatives à la méthodologie à adopter pour la valorisation de la consommation électrique. Plusieurs options sont envisagées, dont celle d’une tarification fondée sur une approche régionale tenant compte des sociétés régionales multiservices. Une telle orientation impliquerait des prix variables selon les régions, en fonction notamment des coûts de transport et de distribution. Une autre option consisterait à maintenir une tarification nationale uniforme, comme c’est le cas actuellement, malgré l’existence d’opérateurs régionaux. La réflexion pourrait également s’étendre à des tarifs différenciés selon les plages horaires de consommation.

La méthodologie retenue aura inévitablement des répercussions sur les tarifs appliqués aux usagers, lit-on dans Assabah. Des hausses de facturation sont ainsi attendues à partir de l’entrée en vigueur du nouveau dispositif, prévue à l’horizon 2027. Le cahier des charges fixe un délai de dix mois pour l’élaboration des propositions, ce qui signifie que les entités sélectionnées devront remettre leurs conclusions avant la fin de l’année prochaine. La précédente révision, intervenue en 2015, avait été décidée dans un contexte où les dépenses consacrées au soutien du secteur électrique atteignaient des niveaux très élevés, sous l’effet de la flambée des prix internationaux de l’énergie. Les augmentations des factures d’électricité qui en avaient résulté avaient alors suscité des mouvements de protestation dans plusieurs villes du pays.

Au-delà de l’impact sur les ménages, la réforme annoncée pourrait également affecter le secteur industriel, en particulier les petites et moyennes entreprises, dont la compétitivité risque d’être fragilisée par la hausse attendue du coût de l’énergie. Pour les pouvoirs publics, les marges de manœuvre apparaissent limitées. Aucune modification tarifaire n’a été opérée depuis plus d’une décennie, malgré l’inflation et la progression significative des prix sur les marchés internationaux. Cette situation constitue désormais une source majeure de pression sur le budget de l’État et rend inévitable une révision de l’approche adoptée jusqu’à présent pour la fixation des tarifs de l’électricité.

Par La Rédaction
Le 26/12/2025 à 20h25