«Nous sommes à pied d’œuvre, au deuxième jour de la nouvelle année, pour rédiger point par point le nouveau statut que nous espérons finaliser dans le cadre d’un décret», a affirmé une source syndicale participant à cette réunion qui se tient au siège du ministère de l’Éducation nationale, à Rabat.
Outre le ministre, cette réunion rassemble les représentants des sections syndicales de l’enseignement de l’Union marocaine du travail (UMT), de la Confédération démocratique du travail (CDT), de l’Union générale des travailleurs du Maroc (UGTM) et de la Fédération démocratique du travail (FDT), ainsi que les délégués de la Fédération nationale de l’enseignement (FNE), qui regroupe une partie des 23 coordinations derrière les mouvements de grève dans le secteur.
L’exécutif et les syndicats veulent accélérer la rédaction du décret portant sur le nouveau statut des enseignants, afin qu’il soit adopté au prochain Conseil de gouvernement, le jeudi 4 janvier, a appris Le360 de source autorisée. «Si nous arrivons à finaliser la rédaction de ce décret dans le cadre d’un consensus, il est possible que la prochaine session du Conseil de gouvernement le valide», a-t-on indiqué.
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Le projet de statut modifié a apporté nombre de changements en faveur des enseignants, allant de la hausse des salaires nets de 1.500 dirhams (sur deux ans) à l’intégration complète de tous les enseignants, en particulier ceux anciennement dits «contractuels», dans le système de la fonction publique.
Selon les termes de l’accord du 26 décembre 2023, il a été convenu de réviser de fond en comble le statut unifié des fonctionnaires de l’Éducation nationale, texte qui fut à l’origine d’une crise sans précédent dans le secteur de l’enseignement. Il sera officiellement amendé via l’adoption d’un nouveau décret.
L’exécutif a promis d’examiner, avec les syndicats, tous les dossiers revendicatifs du secteur, et ce, de manière graduelle. Tous les fonctionnaires de ce département intégreront désormais, en vertu de cet accord, la fonction publique et ne dépendront plus des Académies régionales d’éducation et de formation (AREF).
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L’autre acquis pour les enseignants est la suppression du seuil de 30 ans comme âge limite pour rejoindre la profession, l’annulation de tout le volet des sanctions incluses dans le statut unifié et l’abandon du caractère obligatoire des activités parallèles et heures supplémentaires des enseignants. Le gouvernement, dans le volet sonnant et trébuchant, a également accepté d’allouer des indemnités forfaitaires aux enseignants du primaire et du cycle collégial. Enfin, il a été décidé de déployer un vaste programme de cours de rattrapage pour les élèves.
En dépit de tout cela, des coordinations continuent d’appeler à la grève, au risque de pousser l’exécutif à prendre des mesures radicales et improductives contre elles. Le gouvernement appelle ces coordinations à la retenue et à la préservation des intérêts des élèves et des parents.