Écoles privées: des élèves exclus du système Massar

Salle de classe (photo d'illustration)

Salle de classe (photo d'illustration) . DR

Revue de presseDes écoles privées opérant en marge de la loi inscrivent des enfants sans qu’ils soient rattachés à la plateforme nationale Massar. Résultat: des élèves, parfois en classes certifiantes, risquent de se voir exclus des examens officiels, victimes d’un système parallèle qui prospère dans plusieurs villes du Royaume. Cet article est une revue de presse tirée du quotidien Assabah.

Le 18/09/2025 à 21h06

Au Maroc, des parents ont découvert avec stupeur que l’école de leurs enfants n’était pas reconnue par le ministère de l’Éducation nationale. Résultat, des dizaines d’élèves, parfois en classes certifiantes, ne sont même pas inscrits sur la plateforme officielle Massar, condition indispensable pour passer les examens nationaux, alerte le quotidien Assabah dans son édition du vendredi 19 septembre.

L’affaire a éclaté lorsqu’une mère de famille de la région de Casablanca a appris, presque par hasard, que sa fille inscrite en sixième ne pourrait pas passer l’examen de fin de cycle. La raison? L’enfant n’a jamais été inscrite dans le système Massar, qui centralise les données scolaires des élèves marocains.

«Ma fille poursuit sa scolarité depuis plusieurs années dans cette institution, sans que je n’aie jamais été informée de l’existence d’un examen officiel ou même de la plateforme Massar», raconte la mère, citée par Assabah. Selon elle, les responsables de l’établissement affirmaient que les élèves recevaient leurs certificats d’une «institution européenne».

Les investigations ont révélé que l’établissement en question n’était pas une école agréée, mais un centre de soutien, de langues et d’accompagnement scolaire. Assabah affirme avoir joint le centre qui continue à proposer d’inscrire des enfants, sans préciser qu’il n’a pas l’autorisation requise.

Une employée, interrogée par le journal, s’est contentée de répondre que «les parents peuvent venir déposer les dossiers pour étude», sans jamais clarifier la nature réelle des services proposés.

Citant un directeur d’école privée à Casablanca, le quotidien confirme l’ampleur du phénomène. De nombreux centres de soutien et de langues profitent du flou pour se faire passer pour des établissements scolaires. «Ils induisent les parents en erreur et leur cachent des informations essentielles afin d’éviter qu’ils ne s’orientent vers d’autres écoles réellement agréées», explique-t-il.

Plus grave encore, certains centres promettent de rattacher les élèves à des systèmes éducatifs étrangers. Une stratégie de séduction qui trouve écho auprès de parents séduits par le label «international», mais qui se traduit, au final, par des années de scolarité hors cadre légal.

D’après Assabah, cette pratique aurait vu le jour à Marrakech avant de s’étendre à d’autres grandes villes.

Sollicité à son tour par le quotidien, un directeur provincial du ministère de l’Éducation nationale reconnaît l’existence de ces structures illégales. «Il y a effectivement des centres de soutien et de renforcement qui n’ont aucune autorisation pour scolariser des enfants. Leur fermeture relève de la responsabilité des autorités locales», affirme-t-il.

Il précise par ailleurs que seuls les établissements dûment agréés par les académies régionales de l’éducation et de la formation peuvent accueillir des élèves à temps plein. Ces établissements doivent répondre à un cahier des charges strict, fournir des documents administratifs, plans et autorisations et obtenir l’aval final d’une commission mixte après inspection.

«Le ministère ne tolérera aucune atteinte aux droits des élèves. L’école marocaine repose sur un système d’évaluation et de contrôle reconnu par la loi», martèle le responsable. Et pourtant…

Par La Rédaction
Le 18/09/2025 à 21h06