C’est officiel. L’arrêté du ministère de l’Enseignement supérieur, relatif au «cahier des normes pédagogiques nationales du diplôme de docteur en médecine», vient d’être publié au Bulletin Officiel du 13 mars 2023. Ledit arrêté, modifiant et complétant l’arrêté du ministre de l’Éducation nationale du 9 janvier 2019, fixe les nouvelles normes pédagogiques relatives à la durée de la formation, au stage et à l’examen pour l’obtention du diplôme. Il prend effet dès cette année universitaire 2022-2023.
Six ans d’études, trois phases diplômantes
Première et grande nouveauté: le cursus de formation en médecine s’étend désormais sur une durée de 6 ans après le baccalauréat dans l’une des filières scientifiques, au lieu de 7 ans auparavant, lit-on sur le Bulletin officiel. Les 12 semestres d’études et d’évaluation sont répartis sur trois phases, chacune donnant droit à un diplôme.
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La première phase, s’étalant sur 4 semestres après le baccalauréat, est sanctionnée par un Diplôme d’études générales en sciences médicales. La deuxième phase, comprenant 2 semestres (soit 3 ans d’études au total), donne droit à un Diplôme d’études fondamentales en sciences médicales. Enfin, la troisième phase, d’une durée de 6 semestres (soit 6 ans d’études cumulés), est couronnée par un Diplôme de docteur en médecine.
Au total, le cursus en médecine s’étend désormais sur un volume horaire de 39.000 heures, et comprend 77 modules, dont 72 fondamentaux et d’autres complémentaires et d’ouverture. Il est à noter que les étudiants actuellement en 5ème, 6ème et 7ème année ne sont pas concernés par les changements introduits. Ils poursuivront par conséquent leur cursus de formation selon l’ancien cycle de 7 ans.
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Des stages d’immersion et cliniques
L’enseignement des différents modules compris dans le nouveau cursus se fait en alternance entre les cours au niveau des universités et les stages d’immersion clinique au niveau des établissements de soins, notamment les centres de santé et les hôpitaux, précise l’arrêté ministériel, qui souligne aussi que cette formation comprend également des travaux pratiques (TP).
Dans ce même cadre, ledit arrêté précise qu’une période de stage d’immersion clinique est prévue pour les étudiants des deux premiers semestres. Pour les étudiants du troisième et quatrième semestre, le nouveau cursus comprend un stage en médecine sociale. Il convient de noter que chacun de ces stages s’étend sur une durée de trois semaines.
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Aussi, les étudiants en médecine devront effectuer des stages cliniques externes à mi-temps. Ceux-ci comprennent des stages fondamentaux, dont un premier d’une durée d’au moins 44 jours et un deuxième de 22 jours. Ceux-ci sont réalisés au niveau des services de médecine, de chirurgie, de gynécologie-obstétrique et de pédiatrie. Un autre stage clinique complémentaire d’une durée de 22 jours est aussi prévu dans le cadre de cette formation. Quant aux deux derniers semestres, ils seront consacrés à des stages cliniques à temps plein.
Examen clinique et soutenance
À la fin de leur formation, les étudiants de la 6ème année devront passer un examen clinique en médecine, chirurgie, gynécologie, obstétrique et pédiatrie. Ces examens, programmés annuellement sur plusieurs sessions, sont organisés par la faculté sous la supervision d’un comité désigné par son doyen.
Les étudiants admis, en l’occurrence ceux ayant obtenu une note égale ou supérieure à 10/20, seront autorisés à soutenir leur thèse de doctorat, afin d’obtenir le diplôme de docteur en médecine. Les sujets des thèses de doctorat, précise le nouveau règlement, sont choisis à partir du 9ème semestre.
Accompagner le chantier de la protection sociale
S’exprimant à plusieurs occasions sur la modification du cursus de formation édentâmes médecine, Abdellatif Miraoui, ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche scientifique et de l’Innovation, avait expliqué que celle-ci visait à accompagner la mise en œuvre du chantier de la protection sociale. Ce dernier nécessitant des ressources humaines nombreuses et qualifiées, la réforme avait pour objet d’éviter une pénurie de personnel soignant tout en améliorant la qualité de la formation.
Dans ce même objectif, rappelons-le, le nombre de sièges pédagogiques dans l’ensemble des facultés de médecine et de pharmacie du Royaume est passé de 3.060 sièges au titre de l’année universitaire 2021-2022 à 3.924 sièges pour l’année en cours.
En décembre dernier, des contrats-programmes ont également été signés avec les présidents des universités et les doyens des facultés de médecine, de médecine dentaire et de pharmacie, relevant du secteur public, afin de doubler, dans les trois années à venir, les effectifs des étudiants inscrits en première année.