Droits des femmes: «il y a des acquis et des insuffisances», selon Aziz Akhannouch

Le chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, lundi 17 juillet 2023 au Parlement.

Le 17/07/2023 à 21h18

VidéoLe chef du gouvernement a eu droit à son grand oral, devant la Chambre des représentants, sur la parité homme-femme et les droits de cette dernière. Un bilan gris, qu’Akhannouch a présenté en relevant les progrès réalisés depuis 2005, et les insuffisances qui restent à combler au Maroc.

Tous les partis de la majorité et de l’opposition, sauf les partis d’extrême gauche, ont qualifié de «réaliste» l’intervention du chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, sur la situation de la femme au Maroc, ce lundi 18 juillet 2023 devant la Chambre des représentants, dans le cadre de la session dédiée à la politique générale de l’Exécutif. «Il y a eu des progrès et il reste des insuffisances que nous allons essayer de résoudre en faveur de la femme», a martelé Aziz Akhannouch qui était interrogé lors de cette séance par de nombreuses députées femmes issues de la majorité et de l’opposition.

Il a débuté par les acquis, en citant la loi de 2005 qui permet à la mère de léguer la nationalité marocaine à son enfant issu d’un couple mixte; puis le chef du gouvernement à évoqué le droit à l’héritage foncier des terres soulaliyates, accordé à la femme en 2014. Il a rappelé que sur instructions du roi Mohammed VI, la femme a accédé en 2018 à la profession des adouls.

A propos de l’égalité et de la parité, le chef du gouvernement a mis en exergue les travaux constants de la Commission intergouvernementale de la parité, qui a réalisé de grandes avancées pour la société. «L’égalité et la parité sont un excellent indicateur de promotion socio-économique», a-t-il soutenu, affirmant qu’il s’agit là d’un «défi à relever en fonction du temps». Aziz Akhannouch a cependant regretté «que la 144 place qu’occupe le Maroc au niveau mondial sur la promotion des droits de la femme reste en deçà de nos ambitions».

Il a loué les actions en matière de lutte contre les violences faites aux femmes. «Il reste encore des efforts à faire dans ce domaine, sachant que 1,5 million de femmes subissent des violences» a affirmé le chef de l’Exécutif. Ce dernier a par ailleurs relevé le faible taux d’intégration, de 20% seulement, de la femme dans l’emploi et l’économie. Les députés lui ont rappelé que le relèvement de ce taux à 30% constituait une promesse électorale du RNI. «Le salaire de la femme est inférieur de 17% par rapport à celui de l’homme», a-t-il reconnu. Mais dans le domaine politique, a-t-il souligné, les résultats ne sont pas mauvais puisque la Chambre des représentants compte 96 députées femmes, et le gouvernement est composé de 6 ministres femmes sur un total de 28 ministres. Au sujet du mariage des mineurs, Aziz Akhannouch a indiqué que 13.000 cas de mariage de mineurs sont signalés cette année. Sur le Code de la famille et sa réforme, les députés sont restés sur leur faim, car le chef du gouvernement n’a fait qu’appeler à des débats sur cette réforme avec les partis politiques et les acteurs associatifs. «Il est apparu un manquement dans le texte et seule Sa Majesté à le pouvoir de parler de certaine dispositions» a-t-il justifié. La députée de l’Istiqlal Khadija Zoumi a partagé la même idée en affirmant que la «réforme est en train de murir».

Par Mohamed Chakir Alaoui
Le 17/07/2023 à 21h18