Droit de grève: après l’UMT, la CDT rejette à son tour le projet de loi gouvernemental

La grogne des leaders des principales centrales syndicales va-t-elle baisser d'un cran?

La grogne des leaders des principales centrales syndicales va-t-elle baisser d'un cran? . Brahim Taougar Le360

Revue de presseKiosque360. Deux grands syndicats, l’UMT et la CDT, ont uni leurs voix pour exprimer leur rejet du projet de loi organisant le droit de grève au Maroc. Un rejet qu’ils justifient par le fait qu’aucune centrale syndicale n’a été consultée lors de l’élaboration de ce texte.

Le 01/02/2018 à 21h02

Les centrales syndicales marocaines sont très remontées contre le gouvernement Saâd-Eddine El Othmani. Elles fustigent l’unilatéralisme adopté par ce dernier, ainsi que le précédent gouvernement Benkirane, en voulant imposant aux syndicats un projet de loi sur lequel ils n’ont jamais été consultés.

Après la sortie médiatique d’El Miloudi Moukharik, secrétaire général de l’UMT, qui a brandi la semaine dernière la menace d’un mois de grèves non-stop dans tous les secteurs, Al Massae de ce vendredi 2 février nous apprend que la Confédération démocratique du travail (CDT) est montée à son tour au créneau.

La centrale de Noubir Amaoui exige tout simplement que le projet de loi soit retiré du Parlement et revienne à la table du dialogue social, autour de laquelle seront présents les représentants des syndicats dont l’avis doit être pris en considération. Ce dialogue, ajoute le Comité exécutif de la CDT, est d’autant plus important que la centrale considère, selon les propos rapportés par Al Massae, que le Maroc vit «une situation critique, au moment où de nombreux rapports ont révélé que le seuil de pauvreté, du chômage et des inégalités sociales et régionales atteint des sommets».

Pour rappel, le projet de loi organisant le droit de grève a été adopté en Conseil de gouvernement en 2016. Depuis lors, il traînait dans les travées du Parlement avant qu’El Othmani ne le réactive en demandant aux députés et aux conseillers de l’examiner en prévision de son vote. Par la même occasion, le Chef du gouvernement a envoyé une copie de ce projet de loi aux syndicats, qui en ont pris connaissance pour la première fois le 8 janvier dernier.

L’ire des syndicats est provoquée non pas par le contenu de ce projet de loi, mais par le fait que ce texte est déjà bouclé depuis 2016 et dormait en secret dans les tiroirs du Parlement sans que ces centrales n’aient jamais rien appris. Al Massae ajoute que l’UMT réunira son Conseil national ces jours-ci et fixera la date et les modalités d’un mois de grève et autres actions de protestation visant à inciter le gouvernement à retirer définitivement son projet actuel.

Par Mohammed Ould Boah
Le 01/02/2018 à 21h02