C'est sur page facebook et celle de l'AMLAC, association marocaine de lutte contre l'avortement clandestin qu'il dirige, que Chafik Chraïbi a pris la parole.
«A tous ceux qui s'inquiètent à propos de la déclaration de Saâd-Eddine El Othmani sur la question de l'avortement, je réponds qu'il n'y a pas de quoi.
Le projet de loi autorisant l'avortement en cas de viol, inceste, malformations congénitales et handicap mental, passera à coup sûr.
Il a déjà été adopté par le conseil de gouvernement et discuté en commission au parlement, il sera voté certainement positivement en plénière très bientôt.
Mr El Othmani dit que le débat est clos, c’est-à-dire qu'on n'obtiendra pas plus; suite au memorandum du CNDH demandant à élargir les cas aux situations où la santé physique, psychologique et sociale est menacée, chose que L’AMLAC demande depuis toujours.
Moi je dis que le débat n'est pas clos, El Othmani n'est pas éternel au gouvernement, nous continuerons à nous battre jusqu'à obtenir raison. »
Des propos de l’ancien chef de service de la maternité des Orangers à Rabat qui interviennent suite à la prise de position ferme du chef du gouvernement à ce sujet.
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Pour rappel, suite au vif débat sur les libertés individuelles suscité par l'affaire Hajar Raissouni, condamnée pour avortement illégal présumé avant d’être graciée par le Roi, le CNDH a présenté au Parlement, le 29 octobre dernier, un mémorandum qui préconise une réforme du Code pénal marocain.
Objectif des recommandations émises par le CNDH, faire valoir les libertés individuelles et autoriser l’avortement en élargissant les cas de figures énumérés dans le code, en tenant compte notamment de la santé mentale, physique et financière de la mère.
Selon le quotidien Al Akhbar, dans son édition du lundi 5 novembre, lors du dernier conseil national du Parti de la justice et du développement, Saâd-Eddine El Othmani a déclaré que le PJD n’accepterait jamais d’aller à contre-courant de ses «principes basés sur l’Islam», ni des «fondamentaux des Marocains».
En effet, selon le chef du gouvernement, la position officielle du Maroc sur l’avortement a déjà été clairement exprimée lors du débat national qui a précédé la réforme du code pénal actuellement en vigueur dans le pays. Pas question donc de «retourner en arrière».
«Le débat est clos» aurait conclu le chef du gouvernement quant aux recommandations du CNDH, balayant ainsi d’un revers de la main la possibilité d’un changement de loi, expliquant que de toute manière «il y a déjà eu un accord grâce au travail de la commission tripartite comprenant le CNDH, le ministère des Affaires religieuses et celui de la Justice, sous la supervision royale».
Puis, ultime camouflet au CNDH mais aussi à tous les militants pro avortement, El Otmani a invité tout ce beau monde «à discuter plutôt de choses beaucoup plus importantes pour l’amélioration du quotidien des citoyens», toujours selon des propos rapportés par Al Ahdath.
Et de conclure: «Nous ne permettrons pas la réouverture de ce débat, et nous n’y serons pas partie prenante».