Près de 24 ans après le drame de l’Ourika, qui a fait plusieurs morts, la région de Marrakech, plus précisément la région située dans les hauteurs d’Ijoukak, est de nouveau en deuil. Un éboulement, survenu, mercredi, sur la route reliant Moulay Brahim à Taroudant, dans la province d’El Haouz, vient de faire quinze morts. Le volume impressionnant de la terre emportée par le courant a rendu impossible l’opération de sauvetage des quinze passagers d’un véhicule de transport mixte, enseveli sous 20m de boue et les amas de rochers et de terre.
Il a fallu 25 heures continues de travail laborieux, dans des conditions climatiques difficiles, pour que les forces de sauvetage puissent repêcher les corps sans vie des victimes, rapporte le quotidien Assabah dans sa livraison du week-end des 27 et 28 juillet. Citant les autorités locales, le quotidien précise que les pluies torrentielles intenses qu’a connues la province d'Al Haouz, mercredi, ont provoqué une hausse du niveau des cours d’eau et des ruisseaux et un éboulement au PK 230 sur la route nationale N° 7, au niveau du douar Touk Al Khair, relevant de la commune Ijoukak.
Un véhicule de transport mixte a été pris dans cet éboulement et enseveli sous les amas de rochers et de terre. Le drame est survenu à 17h00. Le véhicule en provenance de Marrakech à destination de Taliouine a été aperçu sur la route et a disparu subitement, rapporte le quotidien. Les habitants de la région se sont précipités sur place, mais n’ont trouvé qu’un amas de boue, de terre et de pierres. Ils n’ont donc pas pu apporter les premiers secours. Entre-temps, une personne qui se trouvait là avait déjà alerté les autorités.
Aussitôt informés, poursuit Assabah, les autorités locales et les services de sécurité et de la protection civile, ainsi que les équipes de la Direction provinciale de l'Equipement, ont été mobilisés pour prendre les mesures nécessaires. Une course contre la montre a été engagée. Les efforts se sont donc poursuivis sans relâche pour lutter contre la boue qui a atteint près de 20 m de hauteur, afin d’extraire ce véhicule, repêcher ses occupants potentiels et, ensuite, rétablir la circulation sur cet axe routier.
Les équipes de secours ont d'aord utilisé deux engins pour dégager la terre et la boue, mais quand ne parvenant toujours pas à atteindre le véhicule enseveli, ils ont fait appel, le lendemain aux premières heures, à des renforts logistiques supplémentaires. Jeudi, à midi, les conditions climatiques ont commencé à empirer. De nouveaux éboulements ont eu lieu à proximité, ce qui a imposé un arrêt momentané des travaux de sauvetage. Les équipes ont repris le travail un peu plus tard, de peur d’être rattrapées par la nuit, malgré la subsistance du mauvais temps.
Ce n’est vers 21h00 que les premiers signes du véhicule sont enfin apparus, poursuit le quotidien, mais, à ce stade, il n’y avait plus aucune chance qu’il y ait des survivants. Ce qui n’a pas empêché les équipes de sauvetage de redoubler d’efforts. La première victime a été repêchée un peu plus tard, mais il a été impossible de l’identifier. L’opération s’est poursuivie jusqu’à ce que les 15 victimes soient repêchées et transportées à la morgue de l’hôpital provincial de Marrakech, sur instruction du Parquet.