C’est surtout l’euro qui a connu une hausse de la demande ces derniers temps, indique Assabah dans son édition du mercredi 24 juin. Cette situation s’est traduite par une baisse de la valeur du dirham par rapport à l'euro et s’explique, précise le quotidien, par la valeur refuge que représente cette devise pour certains fortunés et hommes d’affaires par ces temps de crise. Elle est également due à la mobilisation de certaines familles qui viennent en aide à leurs proches restés bloqués dans des pays étrangers. Pendant ce temps, les sociétés de change accréditées ont procédé à des hausses notables du taux de change. «Ces taux sont largement supérieurs à ceux pratiqués par les banques», constate Assabah.
Une source citée par le quotidien indique ainsi que l’euro vaut actuellement plus de 12 dirhams dans certaines sociétés de change alors que, dans les banques, il ne dépasse pas les 11,60 dirhams. L’écart en marge de profit est ainsi de 40 centimes pour chaque euro acheté. Ce qui explique la ruée vers le marché noir, autrement plus compétitif. «Alors qu’habituellement, les transactions liées au change totalisent quelque 7 milliards de dirhams par mois, en avril dernier, ces opérations ont dépassé les 16 milliards de dirhams, soit une hausse de 9 milliards de dirhams», précise Assabbah.
Conséquence logique: la baisse des réserves en devises du Maroc qui ne dépassent guère les 218 milliards de dirhams, soit un taux de couverture d’à peine 5 mois des besoins du pays en devises, selon les dernières statistiques de la Banque centrale.
Face à cette situation, et pour limiter les dégâts, les autorités multiplient les enquêtes pour identifier les réseaux se trouvant derrière ce trafic et les montants échangés. Ces investigations sont menées conjointement avec l’Office des changes et Bank Al-Maghrib, quelque 8 milliards de dirhams étant soupçonnés d’avoir été échangés en dehors des circuits légaux.