Le tribunal de première instance de Fès a ouvert, vendredi, le procès de deux jeunes Marocains poursuivis pour piratage audiovisuel et atteinte à la propriété intellectuelle de la chaîne française Canal+, spécialisée dans le cinéma et le sport. «Les deux accusés, connus dans les milieux du hacking au niveau national, ont été placés en détention préventive à la prison de Bourkaiz, à la suite d’une décision du parquet», indique le quotidien Assabah dans son édition du week-end des 23 et 24 août.
Les mis en cause ont été arrêtés à leur arrivée à l’aéroport Mohammed V de Casablanca, en provenance d’Arabie saoudite, en exécution d’un mandat de recherche émis à la suite d’une plainte déposée par Canal+. Transférés à la préfecture de police de Fès, ils ont été placés en garde à vue prolongée afin de permettre un approfondissement des investigations.
Lors de leur interpellation, les enquêteurs ont saisi deux ordinateurs portables, plusieurs téléphones, dix cartes bancaires ainsi que des billets de devises étrangères.
Selon l’enquête, l’un des prévenus avait créé, il y a environ deux ans, un site de commerce électronique spécialisé dans la revente de bouquets de chaînes télévisées sans autorisation légale. Avec l’aide de son complice, il aurait établi des contacts virtuels avec des groupes de pirates informatiques basés en Inde, en Russie et en Chine, afin d’obtenir des logiciels permettant l’accès frauduleux aux serveurs de chaînes de télévision internationales.
«Les deux accusés auraient ensuite revendu ces bouquets piratés à une clientèle répartie sur plusieurs continents, proposant des abonnements à 40 ou 50 euros, alors que le prix officiel d’un abonnement annuel à Canal+ avoisine les 150 dollars», précise Assabah.
Le principal accusé n’en était pas à sa première expérience dans le domaine. Formé il y a cinq ans au e-commerce et aux techniques informatiques, il avait lancé une première plateforme de vente en ligne, avant de se reconvertir dans la revente illégale de contenus télévisés. Cette activité lui aurait permis de bâtir un réseau international de clients séduits par des prix très inférieurs aux tarifs officiels.
Les deux prévenus sont poursuivis pour escroquerie, accès frauduleux à un système automatisé de traitement de données et utilisation de documents informatiques falsifiés.








