La police judiciaire de la gendarmerie royale militaire de la zone Sud a déclenché une enquête suite aux dizaines de plaintes déposées par des militaires contre le directeur d’une agence de Barid Bank. Assabah, qui rapporte l’information dans son numéro de ce jeudi 19 décembre, précise que ces personnes ont porté plainte pour falsification de chèques, détournement de comptes bancaires, retenues sans motif sur leurs comptes bancaires, escroquerie et abus de confiance.
Selon des sources proches du dossier et citées par le journal, «tout a commencé lorsque le directeur de l’agence a déposé une plainte pour un chèque sans provisions d’une valeur de 70.000 DH», plainte qui a débouché sur une enquête ordonnée par le parquet général d’Agadir.Le soldat mis en cause a bien évidemment nié avoir émis un tel chèque et fait remarquer que le document faisant l’objet de la plainte ne portait ni son écriture, ni sa signature. «Il a ajouté que le directeur de l’agence disposait de toutes les informations et codes d’accès qui lui permettaient de contrôler le compte bancaire en question», précise le journal. Et l’expertise ordonnée dans cette affaire a permis de confirmer les dires du soldat.
D’autres soldats, qui se sont retrouvés dans la même situation, n’ont pas hésité à porter plainte contre le directeur de l’agence. Ils accusent ainsi le responsable de Barid Bank d’avoir opéré des prélèvements sur leurs comptes grâce à des documents qu’il avait lui-même falsifiés. Ainsi, à son retour d’une mission en Afrique Centrale, un militaire s’est rendu compte qu’il n’avait plus, au lieu des 6000 DH qu’il pensait y trouver, que 2.400 DH sur son compte bancaire. Après vérification, il a remarqué des prélèvements correspondant à des contrats d’assurance pour sa femme et son fils. Or, «non seulement le soldat concerné n’avait contracté aucune assurance, mais il s’avère de plus qu’il n’est pas marié et n’a pas d’enfant», rapporte le journal.
Un autre soldat affirme que son compte bancaire a enregistré une série de prélèvements injustifiés. Un problème que le directeur de l’agence lui a promis de régler. En réalité, il tentera d’intimider sa victime en lui soumettant, devant de hauts responsables, une lettre l’informant de l’arrêt des prélèvements et en lui proposant la restitution de 1.200 DH ainsi que l’annulation de tous les contrats d’assurance souscrits à son insu. En contrepartie, la victime devait retirer sa plainte.