L’islamophobie fait rage. L’aveuglement et la haine prennent une telle ampleur que certains sont allés jusqu’à créer, sur les réseaux sociaux, des comptes appelant même à l’éradication des musulmans et au meurtre. Ainsi en est-il du groupe islamophobe qui sévit sur Facebook, un groupe dénommé "Contre l’islamisation de l’Europe". Si d’autres pages islamophobes ont avant cela été signalées sur le réseau social sans que les administrateurs n’agissent pour autant, celui-ci bat tous les records de violence. Ce groupe, qui rassemble plus de 10.000 membres souvent pour le moins déchaînés et hargneux, encourage carrément au meurtre des musulmans.
Ainsi, pour exemple, un article portant sur la Centrafrique et intitulé "Les musulmans découpés à la machette à Bangui", a généré, en décembre 2013, un véritable déluge de réactions inimaginables et inadmissibles qui n’ont fait l’objet d’aucune censure et appellent jusqu’à l’extermination des enfants. Une dénommée Erima, entre autres, postait ainsi, réagissant à l’article, ce message insoutenable, que nous reproduisons tel quel, la laissant à ses fautes d’orthographe : "Si tu découpes pas les goss, ils deviendront quoi, plus tard, à ton avis ? Ils suivront les traces de leurs aînés avec pour seul but, la vengeance. Du coup ils seront pire qu’eux. Alors désolée mais ils ont bien fait. Vaut mieux éradiquer le problème jusqu’à la source. Et ces goss sont lobotomisés dès la naissance par cette religion. T’as qu’à voir quand des milit me racontent qu’n afga ils se sont retrouvés pointé par le flingue d’un gos, pas plus vieux que 10 piges peutetre… Bah résultat boum le goss. La taille veut rien dire c’est parfois les pires… ". Et un autre membre de ce glorieux compte Facebook d’enchaîner : "De temps en temps une bonne nouvelle".
Leur idole : Marine Le Pen
Leurs cibles : les musulmans, les juifs, les noirs, les arabes… On tire à l’aveugle sur tous ceux qui sont différents, comme si eux incarnaient l’être suprême, absolu, qui n’est étranger qu’à la différence dont on ne peut l’étiqueter. Les propos sont violents et terrifiants. Certains membres du groupe affichent fièrement leur identité, assumant leurs propos dégoulinant de haine. D’autres interviennent sous couvert d’anonymat, via pseudonymes accolés à des photos sombres qui les rend méconnaissables. Les injures contre l’islam pleuvent. Les gestes obscènes inqualifiables dirigés contre cette religion aussi.
Apologie du fascisme
Les appels à la violence et au meurtre sont clairs et particulièrement horribles, au point que certains n’hésitent pas à faire l’éloge d’Hitler, espérant un nouvel "Hitler pour foutre les sales musulmans dans les chambres à gaz". D’autres proposent de les brûler, usant d’ailleurs, pour qualifier les musulmans, de termes effroyables rappelant les pires des idéologies esclavagistes et nazis : les musulmans ne sont pas des êtres humains ; ils sont des "blattes", des "rats"… Tels sont les qualificatifs, entre autres, dont use cette inquiétante communauté.
Les couples mixtes sont de même pris à parti, et les françaises épousant des étrangers insultées de manière inqualifiable :
Inimaginable. Plus effarant encore, d’autres comptes similaires s’ouvrent, qui viennent, notamment, recruter leurs membres sur ce site. Ils sont beaux, les défenseurs français d’une illusoire suprématie blanche, en l’occurrence bleu blanc rouge. Des enragés qui, en passant, ne maîtrisent pas même leur propre langue. Ce genre d’enragés qui, d’ailleurs, ne sont, eux étrangers nulle part. Le monde leur appartient. Voilà ce qu'on a fait de la liberté d'expression : la porte ouverte à toutes les horreurs. Le groupe, géré par cinq extrémistes qui nourrissent la haine, faisant des amalgames entre islam et intégrisme, musulmans et terroristes, a été dénoncé à la Ligue de défense judiciaire des musulmans. Le groupe est manifestement, depuis le mercredi 12 février seulement, devenu un groupe privé. Mais nous avons eu le temps de nous faire témoins de l'infecte idéologie qu'ils véhiculent avant qu'ils ne ferment le site au public. Le compte "Contre l'islamisation de la France et de l'Europe", dans la même veine, reste quant à lui, comme d'autres, accessible au public.