Démantèlement d’un réseau terroriste: les détails d’une opération de grande envergure

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Revue de presseKiosque360. Le démantèlement d’un réseau terroriste qui opérait à Tanger et à Casablanca a été une opération de grande envergure. Tout a été mis en œuvre par la police pour mettre hors d’état de nuire cette organisation: surveillance accrue, poursuites et investigations.

Le 19/09/2018 à 21h36

Le Bureau central d’investigations judiciaires (BCIJ) poursuit son enquête sur le réseau terroriste et criminel, démantelé au moment où il planifiait plusieurs attentats. Les mis en cause étaient à la recherche de financement de leurs opérations auprès de criminels de droit commun dont les casiers judiciaires sont bien remplis. Des informations recueillies par le quotidien Al Ahdath Al Maghribia, qui en fait part dans son édition du jeudi 20 septembre, révèlent que «les enquêtes approfondies avec les membres du réseau ont duré tout au long de la journée de mardi 18 septembre. Il est probable que la police procède à l’arrestation d’autres extrémistes et malfrats soupçonnés d’être en relation avec la cellule démantelée».

Des éléments de la police et de la DGST ont fait une descente dans un appartement situé dans une résidence de luxe sur le boulevard Yacoub Mansour, à Casablanca, pour appréhender le reste des membres du réseau. Sept présumés terroristes sont tombés dans les filets de la police qui a procédé à la saisie de plusieurs véhicules garés dans le garage de l’immeuble. Auparavant, sept personnes dont une femme, avaient été interpellés à Tanger, notamment dans les quartiers Aouama, Mabrouka, Boukhalef, Iddrissia, Hassani et Sidi Driss.

Les arrestations opérées à Casablanca ont été précédées d’opérations accrues de surveillance des membres du réseau. Plusieurs officiers ont été chargés d’observer discrètement leurs mouvements, chose qui leur a permis d’obtenir plusieurs informations sur les accusés, après les avoir identifiés et avoir enregistré leurs activités et leurs connexions.

Les services du bureau central de la recherche judiciaire ont exposé, mardi 18 septembre, les armes et les produits saisis chez les douze accusés. Il s’agit de masques, de gants, d’un gilet antichoc, de grandes machettes, de deux balances électriques, de plaques d’immatriculation et de cinq voitures de marques Mercedes et Volkswagen. Les perquisitions ont permis de trouver, également, le butin d’opérations criminelles, composé notamment d’appareils électroniques, de CD, de portables, d’écrits d’organisations terroristes comme Daech, de reçus de virements, de faux documents d’identité, d’une smart Watch, de quatre voitures, d’une certaine quantité de drogue dure et d’importantes sommes d’argent.

Les investigations menées en coordination avec la DGST et les éléments de la police ont commencé après une opération de règlement de comptes entre des membres d’une bande criminelle, dont l’un est mort en tombant du septième étage d’un immeuble à Tanger. Une surveillance accrue a été mise en place pour suivre les mouvements de ce réseau impliqué dans des opérations de kidnapping, de séquestration et de demande de rançon, a utilisé des bombes lacrymogènes, des bouteilles de liquides inflammables et des voitures avec de fausses plaques d’immatriculation. Selon un communiqué commun de la DGSN et de la DGST, la police a découvert parmi les interpellés des individus ayant des antécédents judiciaires en droit commun et d’anciens détenus dans des affaires du terrorisme. L’un des accusés s’est avéré être le frère d’un membre important de l’organisation terroriste Daech qui combat sur le front syro-irakien.

Après le tarissement de leurs sources de financement, les organisations terroristes ont eu recours à d’autres moyens tels que le piratage des communications téléphoniques ou les vols avec violence, pour continuer à perpétrer des attentats. La police marocaine avait révélé ces agissements en 2015, quand elle avait démantelé une cellule terroriste composée de citoyens turcs et d’un Marocain qui avaient piraté les communications d’un opérateur marocain. Le chef de cette bande était considéré comme un membre très actif de l’organisation Daech, où il était responsable d’un bataillon dans la région de Hama en Syrie.

L’idée de «spolier l’argent des infidèles pour le rendre aux musulmans» n’est pas nouvelle, comme l’affirme une source policière au quotidien Al Ahdath Al Maghribia: «Plusieurs organisations terroristes, démantelées ces dernières années, avaient opté pour des opérations criminelles afin de financer leurs activités terroristes, arguant du fait que ce moyen est légal, selon leurs croyances.»

Par Samir Hilmi
Le 19/09/2018 à 21h36